Un gros cœur rouge est apparu sur notre écran. Raymond Louis, 70 ans, s’excuse. Ses doigts ont tapé au mauvais endroit… Au téléphone, un après-midi de mars alors qu’on l’appelle pour causer politique, il s’amuse de la situation. On se souvient de sa bouille ronde et de ses yeux rieurs. On l’avait rencontré chez lui, à Brinon-sur-Sauldre (Cher), en février 2021. Un café et des biscuits. Et une visite guidée de sa Sologne natale par les sentiers, à la lisière des bois. Une carte postale dans une France covidée.
A l’hiver dernier, les journaux locaux nous avaient mis la puce à l’oreille. Les gazetiers du coin racontaient une drôle de guerre. D’un côté, de grands propriétaires de domaines de chasse, milliardaires étrangers discrets ou fines gâchettes du CAC 40. De l’autre, des défenseurs de la libre circulation du gibier, amoureux d’une Sologne «ouverte». Raymond Louis et son épouse, Marie, sont de ceux-là. Depuis une vingtaine d’années, ils luttent contre l’engrillagement de leurs paysages et militent pour des chemins ruraux ouverts à tous.
«Les extrêmes ne sont jamais bons»
A l’approche de la présidentielle, le patron d’une entreprise de terrassement et d’entretien d’espaces verts, a volontiers accepté de discuter de la campagne, à condition d’une précision. Raymond Louis ne fait pas de politique. Il a ainsi d’abord tenu à revenir sur sa «cause»,<