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«Ils sont complètement cons» : au G20, Emmanuel Macron critique le limogeage du Premier ministre haïtien

Dans une vidéo tournée mercredi 20 novembre à Rio, au Brésil, on entend le président français dénigrer la décision du Conseil présidentiel de transition haïtien, qui a congédié le chef du gouvernement Garry Conille.
Emmanuel Macron à Rio, le 18 novembre 2024. (Eric Lee/via REUTERS)
publié le 21 novembre 2024 à 15h22

Emmanuel Macron a la langue verte, nouvel épisode. Cette fois, c’est à Rio que le président français en a fait la démonstration, dans une vidéo qui fait depuis le tour des réseaux sociaux. On l’y entend juger «complètement cons» les responsables du limogeage du Premier ministre Garry Conille, nommé à ce poste il y a cinq mois pour tenter de stabiliser son pays.

Dans cette vidéo, tournée en marge du G20 avant son départ vers le Chili en dehors de la présence de la presse, le chef de l’Etat répond, selon son entourage, à un Haïtien qui l’interpellait «de manière insistante» en les accusant, la France et lui, «d’être responsables de la situation en Haïti».

«Là franchement, c’est les Haïtiens qui ont tué Haïti, en laissant le narcotrafic», lui répond Emmanuel Macron. «Et là, ce qu’ils ont fait, le Premier ministre était super, je l’ai défendu, ils l’ont viré !», a-t-il ajouté en référence au limogeage de Garry Conille par le Conseil présidentiel de transition haïtien. «C’est terrible. C’est terrible. Et moi, je ne peux pas le remplacer. Ils sont complètement cons, ils n’auraient jamais dû le sortir, le Premier ministre était formidable», poursuit-il avant que la vidéo s’interrompe.

French President Macron declares in a bold and impromptu statement: “Haitians destroyed Haiti themselves.” —

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— facesofhaiti (@facesofhaiti.bsky.social) 20 novembre 2024 à 22:50

La décision de démettre Garry Conille de ses fonctions est survenue le 10 novembre alors que le Conseil de transition souhaitait changer des responsables des ministères de la Justice, des Finances, de la Défense et de la Santé, contre son avis. En proie à des crises politique, sécuritaire, socio-économique et humanitaire, attisées par la violence des gangs qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince, ce pays des Caraïbes est en plein chaos. Pour Garry Conille, «la résolution du Conseil présidentiel de transition […] est clairement entachée d’illégalité».