Ils pensaient le cauchemar terminé en 2023. Il va se poursuivre en ce début d’année 2024. Le débat sur l’immigration, loin d’être enterré, risque de pourrir la rentrée du gouvernement et de sa majorité. Ebranlés par les mesures finalement adoptées à l’issue des négociations avec la droite, votées par les troupes de Marine Le Pen, et parfois inspirées par de vieilles revendications de l’extrême droite, les députés macronistes – dont 17 s’étaient abstenus et 20 avaient voté contre – ne veulent plus entendre parler du texte porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Editorial
Et pourtant… Ce jeudi, la Cour des comptes devrait réveiller les mauvais souvenirs de ces parlementaires. L’institution présidée par l’ancien ministre socialiste Pierre Moscovici présente à la presse son «rapport sur la politique de lutte contre l’immigration irrégulière». Qu’il aille dans un sens ou dans l’autre, il permettra à coup sûr à la droite et à l’extrême droite d’être invitées sur les chaînes d’infos en continu ou les antennes radio pour le commenter et rappeler leurs positions – souvent xénophobes – en la matière. Le document était semble-t-il si sensible que la Cour avait, en décembre, «compte tenu du contexte» politique – soit l’adoption houleuse et imprévue d’une motion de rejet empêchant tout débat à l’Assemblée nationale sur le projet de loi immigration – jugé «opportun» d’annuler, la veille, sa publication.
Outre ce rapport, qui promet d’ouvrir une nouvelle séquence