Petites villes, grandes ; grands élus, petits. Les politiques et la violence. Ce sont eux les victimes. Des menaces, des insultes, des agressions et de la peur. Ces dernières années, la violence envers les élus ne cesse de grimper. La majorité espère faire voter une loi à ce sujet à l’automne tandis que les écolos ont prévu de créer un observatoire sur les violences contre leurs élus et militants. Depuis la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), visé par un incendie criminel après des semaines de harcèlement par l’extrême droite, les témoignages se multiplient. Libération est allé à la rencontre de deux maires et deux députées. Ils racontent les violences au quotidien et l’impact sur les proches.
Michel Liebgott, maire de Fameck (Moselle)
«L’expéditeur sait où j’habite mais aussi où je pars en vacances»
Michel Liebgott rigole. Il raconte des choses folles en rigolant. Une manière de prendre de la distance, peut-être. On s’installe dans son bureau à la mairie de Fameck, en Moselle, une ville de 15 000 habitants qu’il dirige depuis 1989, une éternité. Il connaît tout le monde et tout le monde le connaît. Il a vu des enfants devenus grands, des bonheurs et des malheurs. L’édile a également croisé des cas complexes. Il montre du doigt un gros dossier sur un gars qui l’a harcelé, lui et sa famille, durant des années.