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Le billet de Thomas Legrand

Interdire par principe les manifestations pro-palestiniennes, un réflexe d’inculture démocratique

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La présidente de l’Occitanie, Carole Delga, commet une erreur politique en soutenant l’interdiction de toutes les manifestations pro-Palestine. Rien ne serait pire qu’un tel principe global et thématique, alors que l’armée israélienne se lance dans une riposte aux allures de vengeance démesurée sur la bande de Gaza.
Manifestation en soutien à la Palestine, le 12 octobre à Paris. (Marie Rouge/Libération)
publié le 13 octobre 2023 à 12h21

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«Faut-il interdire toutes les manifestations pro-palestiniennes en France ?» demandait sur RMC, jeudi 12 septembre matin, Jean-Jacques Bourdin à Carole Delga, présidente de la région Occitanie. «Oui, il faut interdire toutes les manifestations pro-palestiniennes en France», répondait-elle. Embrayant sur la petite musique gouvernementale du moment.

Carole Delga se rend-elle compte de la portée juridique et politique de cette phrase ? Une manifestation peut être interdite s’il est établi, par exemple, de par la nature des mots d’ordre (qui tomberaient sous le coup de la loi) ou en raison d’informations que peuvent avoir recueillies les services de police ou de renseignements, que la tenue du rassemblement pourrait être une source de trouble à l’ordre public grave. Une manifestation doit être déclarée par avance mais ne nécessite pas d’autorisation. L’interdiction doit donc venir, le cas échéant, de l’autorité publique (le maire ou le préfet), sous le contrôle du juge (sous quarante-huit heures). Il ne peut s’agir que de cas par cas, et voilà pourquoi affirmer, de but en blanc, qu’il faut toutes les interdire est une faute politique, au mieux une inculture démocratique préoccupante s’agissant d’