La pression se faisait trop grande, alors il a choisi de claquer la porte. A l’instar de plusieurs anciens chefs de gouvernement européens, François Fillon va finalement renoncer à ses mandats russes. Le JDD doit publier dimanche une tribune de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et candidat de la droite à la présidentielle en 2017, dans laquelle il annoncera démissionner du conseil d’administration de Sibur, géant de la pétrochimie russe, où il siégeait depuis novembre. Selon le journal, il va aussi partir de Zarubeshneft, société pétrolière contrôlée par l’Etat russe, qu’il avait rejointe en juin.
«Aujourd’hui, la guerre est de retour au cœur de l’Europe, écrit-il dans sa tribune, dont un extrait a été partagé par le JDD. C’est un échec collectif mais dans la hiérarchie des responsabilités, Vladimir Poutine est le seul coupable d’avoir enclenché un conflit qui aurait pu, qui aurait dû être évité. En politique étrangère, il faut faire avec les réalités. En fonction des intérêts de la France et de ceux de la sécurité du pays. Dans ces conditions, je ne saurais poursuivre ma participation aux conseils des entreprises russes Zarubeshneft et Sibur.»
François Fillon était dans le viseur des autorités britanniques, d’après la télévision Channel4, et aurait pu intégrer rapidement la liste des personnes sanctionnées aux côtés des oligarques russes. Il était aussi attaqué sur le plan moral. «Les ex-dirigeants européens au service d’entreprises russes contribuent à jeter un discrédit majeur sur la politique», écrivait par exemple dans une tribune parue dans le Monde le vice-amiral Patrick Chevallereau. «On se déshonore quand on se met au service des intérêts financiers russes proches de l’Etat russe», avait pour sa part cinglé le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune.