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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

Israël-Gaza : distinguer les tueurs ne doit pas conduire à hiérarchiser les morts

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Guerre au Proche-Orientdossier
Dans cette guerre, il est légitime de différencier le massacre volontaire de civils au seul motif qu’ils étaient juifs et, de l’autre côté, des actes militaires. Mais il est impensable de laisser s’installer l’idée que les victimes palestiniennes ne seraient que des dommages collatéraux dont seul le Hamas serait au fond responsable.
Le 30 octobre, des Palestiniens prient devant les corps de trois enfants de la famille al-Sarsak, tués dans un bombardement à Gaza. (Mahmud Hams/AFP)
publié le 30 octobre 2023 à 21h25

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Les attaques terroristes qui ont touché Israël le 7 octobre et ont fait environ 1 400 morts (dont 85 % de civils) constituent pour l’Etat hébreu un traumatisme qu’on a probablement du mal à se figurer depuis Paris. Elles ont généré dans la population israélienne un légitime sentiment d’union nationale face à l’horreur et contribuent à légitimer chez certains la tentation, non pas d’une riposte ciblée – dont on se demande si elle est seulement possible au regard du terrain – mais d’une vengeance aveugle. Pour l’instant, tout ceci prend le pas sur l’immense colère à l’égard du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, lequel a, a minima, failli à la promesse de sécurité censée justifier son retour au pouvoir.

La barbarie macabre dont a fait preuve le Hamas et qui a largement été documentée ces dernières semaines s’inscrit dans un cadre de nature génocidaire qui en fait un crime contre l’hu