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Récit

IVG dans la Constitution : à Versailles, le Congrès grave un droit fondamental

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La sanctuarisation de la liberté d’avorter dans la Constitution a été votée lundi par les parlementaires français réunis en Congrès avec 780 voix pour. Récit d’une victoire historique.
Le Congrès réuni au château de Versailles, le 4 mars 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 4 mars 2024 à 21h10

Et le Congrès se lève comme une seule femme. Quinze ans après la révision constitutionnelle de 2008, les députés et sénateurs viennent d’inscrire dans la Constitution «la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse». Dépassant largement le seuil des trois cinquièmes requis, 780 parlementaires ont voté pour, soit 20 suffrages de plus qu’à l’issue des débats au Parlement. L’annonce des 72 votes contre est couverte par une clameur de joie. «Nous qui sommes sans passé, les femmes, nous qui n’avons pas d’histoire»… De l’hémicycle et des balcons, l’hymne des femmes du MLF résonne sous les ors de Versailles, entonné par les parlementaires et les militantes. Une petite-fille de Simone Veil filme la scène.

Tout sourire, tout émus, les parlementaires, convoyés en car jusqu’à la ville royale baignée de soleil, savourent. En goguette dans l’aile du Midi, ils ont admiré les toiles relatant les campagnes napoléoniennes, enchaîné des selfies sous les boiseries de la salle du Congrès. En remontant l’allée des bustes menant au monumental hémicycle, Yaël Braun-Pivet, première femme à présider un Congrès, fait un pied de nez aux il