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«Je ne disparais pas», assure Marine Le Pen malgré sa condamnation

En difficulté politique depuis sa condamnation assortie d’inéligibilité, fin mars, dans l’affaire des assistants fictifs du Rassemblement national, la députée du Pas-de-Calais a réfuté tout effacement, jeudi 8 mai, à Hénin-Beaumont.
Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale française, le 6 mai 2025. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 8 mai 2025 à 18h38

«Je ne disparais pas du fait d’une décision de justice frappée d’appel», a fait savoir Marine Le Pen jeudi 8 mai, réagissant à la situation délicate qui la voit inéligible pour la prochaine présidentielle, et désavantageusement comparée à son ambitieux dauphin Jordan Bardella. La cheffe de file du RN s’est exprimée devant plusieurs médias à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, où elle venait assister aux commémorations du 8 mai 1945.

L’ancienne présidente du RN a vu se rétrécir son horizon politique depuis sa condamnation à quatre ans de prison, dont deux ferme sous bracelet électronique, et cinq ans d’inéligibilité, dans l’affaire des assistants fictifs du Rassemblement national. Bien qu’elle espère une décision plus favorable en appel, lors d’un nouveau procès censé se tenir l’année prochaine, le parti d’extrême droite se voit contraint d’envisager une alternative à sa représentante des trois derniers scrutins présidentiels. «Si elle est empêchée, je serai [son] candidat», a déclaré Jordan Bardella au Parisien fin avril. Une perspective que les principaux partisans de Marine Le Pen, qui ne le sont pas toujours de son dauphin, peinent à accepter.

Dernier épisode en date : la publication d’un sondage commandé par un observatoire financé par le milliardaire réactionnaire Pierre-Edouard Stérin, où seule était d’abord testée la candidature de Bardella. Avant que celle de Marine Le Pen ne le soit aussi, en dernière minute et sur un plus petit échantillon, à la suite des récriminations de ses proches. Adoubement au jeune président du RN ou tentative de semer la zizanie en interne ? Le second objectif semblait atteint, vu les réactions de plusieurs cadres RN à cette enquête.

«Ça ne me froisse pas, je trouve ça juste ridicule», a assuré Le Pen ce jeudi. «Le Rassemblement national, par la voix de Jordan [Bardella] ou par la mienne, est extrêmement haut dans les intentions de vote» et «c’est ça la véritable bonne nouvelle de ce sondage» – les deux figures y sont créditées de scores similaires au premier tour, à plus de 30 %, comme au second (50 % contre Edouard Philippe pour Bardella, 48 % pour Marine Le Pen). Selon des témoignages rapportés par la presse, cette dernière s’est exprimée avec virulence contre ce sondage et les intentions prêtées à ses auteurs, lors d’une réunion des députés RN en début de semaine.