Menu
Libération
Maladie

«Je peux le dire aujourd’hui» : l’ancien ministre Aurélien Rousseau évoque son cancer devant l’Assemblée

Ancien membre du gouvernement d’Elisabeth Borne, le désormais député Place publique a révélé ce mardi 3 juin avoir été touché par cette maladie, afin de demander au gouvernement de ne pas couper dans les budgets de la recherche médicale.
Aurélien Rousseau dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 15 octobre 2024. (Martin Noda/Hans Lucas. AFP)
publié le 3 juin 2025 à 18h08
(mis à jour le 4 juin 2025 à 9h55)

Face à ses collègues députés, l’ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau, aujourd’hui député Place publique, a révélé, mardi 3 juin, avoir été touché par un cancer, demandant au gouvernement de ne pas tailler dans les budgets de la recherche sur cette maladie et de soutenir la prévention. La période est «paradoxale», a jugé Aurélien Rousseau lors des questions au gouvernement : «Chaque jour des traitements nouveaux sont présentés dans le monde avec des perspectives très encourageantes et, en même temps, nombre d’entre nous vivent ou ont vécu avec le cancer.»

«En le disant parfois publiquement. Comme vous l’avez fait Mme la présidente avec beaucoup de force. Comme je peux le dire aujourd’hui, pas seulement pour excuser de longues semaines d’absence sur ces bancs mais pour dire aux Françaises et aux Français que ces sujets intimes sont aussi des sujets de politique publique», a ajouté l’ancien ministre, la voix teintée d’émotion.

Aurélien Rousseau est revenu sur cette révélation le lendemain, ce mercredi 4 juin, sur France 2 : « Je l’ai dit sans y avoir réfléchi beaucoup, le cancer est un sujet intime et en même temps c’est 4 millions de gens qui en souffrent. Donc peut-être qu’il faut prendre ce risque de l’impudeur parce que cet intime est politique et je vois depuis hier le nombre de message de patients qui disent que cela fait du bien de l’entendre». Invité de Télématin, celui qui siège dans le groupe des députés socialistes a affirmé être «très bien soigné». « Les choses se sont bien passées dans l’opération, mais c’est toujours sous étroite surveillance. C’est encore une période d’incertitude», a-t-il encore expliqué.

Inscription à l’ordre du jour du registre des cancers

Devant l’Assemblée, l’élu des Yvelines avait aussi souligné l’augmentation des cas «notamment chez les plus jeunes» alors que 2 300 nouveaux cas de cancers sont déclarés chaque année en France chez les 15-25 ans, selon l’Institut Curie.

L’ancien ministre de la Santé qui avait quitté le gouvernement d’Élisabeth Borne pour protester contre le vote de la loi immigration ajoutant : «Certains, comme le remarquable professeur Barlesi qui dirige l’Institut Gustave-Roussy, nous disent que nous devons nous préparer à un tsunami. Avec des facteurs connus - alcool, tabac, surpoids, régime alimentaire - mais aussi des questions - la part des pollutions environnementales, des aliments ultratransformés, des perturbateurs endocriniens, des contraceptifs hormonaux».

Aurélien Rousseau a profité de cette prise de parole pour demander au gouvernement de s’«engager à ce que les recherches en matière de cancer ne soient victimes d’aucune réduction budgétaire dans les mois à venir». «Pouvez-vous nous confirmer l’engagement du gouvernement sur une voie que j’avais mise en avant, celle en matière de prévention, […] levier décisif pour lutter contre les cancers, les récidives, et mesurer les inégalités sociales ?» a encore interrogé Aurélien Rousseau.

Il a enfin souhaité que le ministère de la Santé «fasse la transparence sur ce que nous savons, ce que nous ne savons pas» et permette de «mener à terme le projet de registre» pour avancer «à la lumière de la science». Une salve d’applaudissements a salué son intervention.

Yannick Neuder, le ministre chargé de la Santé, qui a salué le «courage» d’Aurélien Rousseau et des «quatre millions de Français qui vivent avec un cancer», a affirmé que l’ensemble des groupes politiques était favorable à l’inscription à l’ordre du jour du registre des cancers «pour avoir davantage de données sur le déterminisme».

«Que ce soit par nos nouvelles hygiènes de vie, les facteurs environnementaux, la qualité de l’air, de l’eau, les pesticides, les Pfas, également l’alimentation ultratransformée, une piste sérieuse», a-t-il poursuivi. Yannick Neuder a également assuré qu’il n’y avait «aucune intention de limiter la recherche sur le cancer» budgétairement et a défendu la prévention.

Mise à jour ce mercredi 4 juin à 9 h 55 avec les déclarations d’Aurélien Rousseau dans «Télématin».