Jean-Claude Gaudin aura vécu le passage du pape à Marseille. C’était en septembre dernier, des milliers de fidèles avaient convergé vers le stade Vélodrome pour la messe du souverain pontife. Durant des semaines, l’ancien maire LR, sorti de sa retraite terrestre, avait minutieusement suivi les préparatifs de la visite de François dans la ville. Son sommet de béatitude au soir d’une vie où la foi aura finalement été la seule colonne vertébrale de ce fidèle politique qui, sur nombre d’autres sujets, aura été changeant. Jean-Claude Gaudin est mort à 84 ans ce lundi de Pentecôte, a annoncé France Bleu, dans sa maison de Saint-Zacharie, dans le Var, près de sa ville, Marseille, son autre passion après Dieu.
Gaudin est entré en politique comme on entre religion, définitivement converti après une apparition divine, un jour d’avril 1953. Il a alors 14 ans, préfère au foot ses activités d’enfant de chœur ou les représentations de la Pastorale organisées par les mouvements de jeunesse catholique qu’il fréquente. Le hasard des campagnes électorales entraîne à Mazargues, son quartier natal du sud de la ville, une icône de la politique : Germaine Poinso-Chapuis, avocate et résistante, première femme ministre et militante du MRP, défie cette année-là le socialiste Gaston Defferre aux municipales. Elle perdra, mais le jeune Jean-Claude est «émerveillé», confessera-t-il encore un demi-siècle plus tard dans ses mémoires. «Si c’est ça, la politique, je voudrais faire de la politique