De même qu’il y a trois âges de la vie, il n’est pas exagéré de dire qu’il y a eu trois Jean-Louis Debré. Le fils de famille devenu magistrat, le ministre de l’Intérieur parfois brocardé et le président du Conseil constitutionnel, se bâtissant une stature qu’on ne lui soupçonnait pas forcément. Et combien d’autres encore ? Il fallait l’avoir vu dans les dernières années, sur les planches d’un théâtre parisien à l’automne 2021, verbe haut et gestes enlevés, conter ces «femmes qui ont fait la France», d’Olympe de Gouges à Marie Curie, dans une pièce écrite avec sa compagne, Valérie Bochenek. Jovial, toujours, à la sortie de la salle, dédicaçant l’un de ses nombreux ouvrages à un public conquis mais surpris d’une énième métamorphose de l’ancien pilier de la chiraquie triomphante. Encore une, pour celui qui aura occupé quasiment toutes les fonctions électives possibles, suivant le cursus honorum classique de la Ve République, conçue par son propre père,
Disparition
Mort de Jean-Louis Debré, gardien du temple chiraquien
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Jean-Louis Debré à Paris, le 25 mai 2010. (Sébastien Calvet/Libération)
publié le 4 mars 2025 à 9h01
(mis à jour le 4 mars 2025 à 10h10)
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