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Libération
Menaces de mort

Accusations d’antisémitisme : Jean-Luc Mélenchon dénonce une «ambiance pourrie» qui met les insoumis en danger

Sur sa chaîne Youtube, le fondateur de LFI a déploré mardi 12 novembre au soir les accusations visant régulièrement les élus insoumis. En cause : le signalement du ministre de l’Intérieur à la justice du tweet de la députée Marie Mesmeur.
Jean-Luc Mélenchon à Paris le 8 septembre 2024. (Thomas Samson/AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 11h29

Le patron des insoumis défend ses troupes. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, Jean-Luc Mélenchon a déploré mardi 12 novembre une ambiance politico-médiatique «pourrie» en France, selon lui «créée de toutes pièces pour que cela finisse mal» pour les insoumis. Régulièrement accusés d’antisémitisme, les élus de son parti se sentent «en danger». «Quiconque s’oppose à la politique génocidaire de M. Benyamin Nétanyahou est aussitôt accusé d’antisémitisme», a estimé le leader insoumis.

Derrière ce message, le triple candidat à l’élection présidentielle pointe notamment du doigt le comportement du ministre de l’Intérieur. «L’ambiance pourrie c’est quand le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’en prend à des parlementaires insoumis pour les accuser d’antisémitisme», a-t-il affirmé, alors que l’ancien sénateur a annoncé avoir signalé à la justice le tweet de la députée LFI Marie Mesmeur. Elle y affirmait notamment que les supporteurs du Maccabi Tel-Aviv avaient été agressés jeudi soir aux Pays-Bas «parce qu’ils étaient racistes et qu’ils soutenaient un génocide». «Je demande que l’on considère le niveau de violences qui est atteint contre nous et qui est relayé par les officiels comme M. Retailleau», a-t-il insisté.

Le triple candidat à la présidentielle affirme que Marie Mesmeur est «injuriée quotidiennement sur les réseaux sociaux et prise à partie», que «plusieurs d’entre nous ont dû changer de numéro de téléphone parce que nous étions harcelés nuit et jour», et que «certains ont été bousculés physiquement puis menacé de mort». «Nous nous sentons en danger», alerte-t-il, évoquant aussi des menaces de mort contre les députés Aymeric Caron, Thomas Portes ou Louis Boyard.

S’adressant aux internautes, Jean-Luc Mélenchon leur a demandé «de ne participer d’aucune manière à cette ambiance», assurant que «les députés insoumis gardent la mesure dans tout ce qu’ils disent». «Nous devons jouer un rôle, qui consiste, tout en gardant la fermeté de nos positions, à ne pas participer ni donner prise à l’escalade que nos adversaires voudraient provoquer au détriment de notre pays», a-t-il expliqué.

Accusations de justification des violences

Après les agressions contre des supporteurs israéliens aux abords du match de Ligue Europa entre le Maccabi Tel-Aviv et l’Ajax à Amsterdam, plusieurs responsables politiques ont vivement dénoncé les violences antisémites, Emmanuel Macron comparant même la situation à la Nuit de cristal, le pogrom contre les juifs du Troisième Reich dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.

De leur côté, plusieurs élus insoumis, pointant du doigt les chants anti-arabes scandés par des supporteurs de l’équipe israélienne avant le coup d’envoi, ont été accusés de justifier les violences ainsi.