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Jean-Luc Mélenchon estime que la fracture avec la communauté juive peut être réparée

Dans un long entretien au magazine «Le 1», le leader insoumis se défend de tout antisémitisme et défend sa stratégie de rupture.
Jean-Luc Melenchon à Paris, le 9 juin. (Sarah Meyssonnier/Reuters)
publié le 25 juin 2025 à 12h28

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, accusé d’ambiguïté sur la question de l’antisémitisme depuis les attaques du Hamas du 7-Octobre, dit mercredi, dans l’hebdomadaire Le 1, espérer pouvoir réparer la fracture entre son mouvement et la communauté juive, dont il vante la «culture séculaire».

«La communauté juive est à vif parce qu’elle a peur, qu’elle souffre, et parce qu’elle écoute des gens qui la manipulent… Mais elle a pour elle son intelligence des situations et sa culture séculaire», estime Jean-Luc Mélenchon dans une interview.

«Quand les fachos vont s’occuper d’elle, il faudra la défendre», indique-t-il à propos de la communauté juive, estimant que «par nature» la fracture entre cette communauté et LFI peut être réparée. «Si vous parlez de la contribution des Juifs à la vie intellectuelle de la gauche, elle a été centrale», ajoute encore le triple candidat à la présidentielle.

«Créer un peuple révolutionnaire»

Récemment, Jean-Luc Mélenchon a été qualifié de «salopard antisémite» par le député socialiste Jérôme Guedj, qui fut longtemps un de ses proches. «L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions», a déclaré par le passé Mélenchon, au sujet de cet ancien proche. Il a assuré par la suite que les «adhésions» de Guedj étaient le socialisme, et non sa judéité.

Il a également été reproché à Jean-Luc Mélenchon d’estimer que «contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France». Sur la question de l’antisémitisme, l’ancien sénateur socialiste estime dans Le 1 que LFI a pu commettre des erreurs «dans la moyenne que tout le monde commet». Les insoumis avaient créé la polémique au printemps en publiant sur les réseaux sociaux un visuel ciblant l’animateur Cyril Hanouna et reprenant de vieux codes antisémites. Jean-Luc Mélenchon avait alors assuré que les insoumis n’avaient pas connaissance de ces codes.

Dans cet entretien fleuve, l’ancien député défend aussi longuement sa stratégie radicale visant à «créer du conflit dans la société» pour «créer un peuple révolutionnaire», en s’appuyant principalement sur les jeunes et les classes populaires, catégories massivement abstentionnistes qu’il espère ramener aux urnes. L’insoumis ne verse guère de larmes sur la dissolution du Nouveau Front populaire, la coalition formée avec les autres grandes partis de gauche lors de la campagne des législatives anticipées l’an dernier. «On ne peut pas gagner par des ruses d’appareil ni en prenant les gens pour des imbéciles. L’union des partis ne produit pas forcément l’unité populaire dont nous avons besoin pour faire une majorité», commente-t-il, estimant son parti en capacité de rassembler «le grand nombre», mais sans se prononcer sur son éventuelle candidature.