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Présidentielle

Jean-Luc Mélenchon: «Tous les défis prennent racine dans la question sociale»

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Difficultés des classes populaires, logement social, inégalités, nucléaire, pandémie, vaccination… le leader de La France insoumise qui refuse toute participation à la Primaire populaire explique, à trois mois du premier tour, en quoi sa candidature à la présidentielle peut être décisive.
Jean-Luc Mélenchon à Paris le 7 janvier. (Edouard Caupeil/Libération)
par Rachid Laïreche, Ramsès Kefi et photo Edouard Caupeil
publié le 11 janvier 2022 à 19h37

En bas, la dame de l’accueil répond au téléphone. Quelqu’un s’offusque à l’autre bout du fil contre la France insoumise, qu’il estime trop molle pour une raison que l’on ignore. Elle le rassure, mais fermement : «On est contre toutes les mesures prises par Emmanuel Macron.» Toutes. A l’étage, Jean-Luc Mélenchon est là, au siège, dans son bureau. Il confirme qu’à 70 ans c’est sa dernière présidentielle : s’il n’est pas élu cette fois, il ne le sera jamais. Il explique que son meilleur souvenir jusque-là est derrière lui, à cinquante centimètres. Une photo de tous les députés de la France insoumise élus à l’Assemblée nationale. Ils sont 17, ce qui lui fait dire qu’il a une base de ministres au cas où.

On l’a croisé 94 jours avant le premier tour, un vendredi, la veille d’un week-end où Christiane Taubira a annoncé son envie de primaire et d’un lundi, où Jean-Luc Mélenchon a réclamé une réforme du système des parrainages. En bas, son directeur de campagne, Manuel Bompard, l’assure en tirant sur une clope : la France insoumise galère à convaincre des maires réticents. Pas de panique pour autant : personne n’ose imaginer une campagne présidentielle sans le député des Bouches-du-Rhône. Le chef des insoumis le martèle à chaque fois qu’une lumière, un micro, une caméra s’allument : «Je serai au second tour.» Une manière de se convaincre, sans doute, en convoquant le passé proche. En janvier 2017, l’ancien socialiste oscillait, comme aujourd’hui, autour des 10 % dans les