Menu
Libération
Extrême droite

Jean-Marie Le Pen hospitalisé

L’ancien leader de l’extrême droite française, âgé de 96 ans, est hospitalisé depuis le début de la semaine pour des «analyses», a indiqué son entourage à l’AFP ce mercredi 13 novembre.
Jean-Marie Le Pen après la cérémonie d'enterrement du cofondateur du FN Roger Holeindre, le 6 février 2020 à Paris. (Stephane de Sakutin/AFP)
publié le 13 novembre 2024 à 15h06
(mis à jour le 13 novembre 2024 à 15h09)

Jean-Marie Le Pen sous surveillance. Le fondateur du Front national (devenu Rassemblement national en 2018), 96 ans, est hospitalisé depuis plusieurs jours pour faire des «analyses», a indiqué ce mercredi 13 novembre son entourage. «Il y a des hauts et des bas», poursuit cette même source, qui a néanmoins démenti des rumeurs «pas fondées» quant à un supposé état grabataire du père de Marine Le Pen. Interrogée en marge du procès des assistants supposés fictifs du RN, mercredi, cette dernière a commenté : «Il a 96 ans et est hospitalisé régulièrement. Ce n’est pas une alarme différente des précédentes.»

Le finaliste de l’élection présidentielle de 2002 a vu son état de santé se dégrader depuis plusieurs années. Il a déjà été hospitalisé en février 2022 après une forme légère d’accident vasculaire cérébral, puis en avril 2023 après une plus sérieuse alerte cardiaque. Poursuivi dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du RN, actuellement jugée à Paris, son cas a été «disjoint» après qu’une expertise médicale avait constaté «une profonde détérioration» de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni «d’être présent» ni de «préparer sa défense». «Il est acté que [Jean-Marie Le Pen] n’est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit», avait indiqué fin septembre Marine Le Pen à l’ouverture du procès. Concrètement, l’ancien leader d’extrême droite ne répondra jamais aux accusations de détournement de fonds, qui valent à sa fille et à de nombreuses figures de l’ex-FN ce périlleux procès.

«C’est un homme qui a son âge, qui est fatigué, avait constaté Louis Aliot, le maire RN de Perpignan, sur RMC-BFM TV en avril. Il est maintenant sous un régime de protection juridique et ce sont ses enfants qui participent à la gestion de ses affaires. Je pense que le tribunal devra prononcer une mesure constatant qu’il ne peut ni se rendre ni témoigner à ce procès.» Depuis la mi-février, Marine Le Pen et ses sœurs, Marie-Caroline et Yann Le Pen, sont par ailleurs les bénéficiaires d’un «mandat de protection» – une mesure comparable à une tutelle – qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Après avoir passé la main à sa benjamine à la tête du FN en 2011, le vétéran de l’extrême droite française ne s’était pas mis à la retraite. Toujours président d’honneur du parti, conseiller régional de PACA et élu européen, il a continué à intervenir dans le débat public, jusqu’à réitérer en 2015 ses propos sur les chambres à gaz comme «point de détail» de la Seconde Guerre mondiale, qui lui valent d’être exclu du FN. Après quelques années de querelle judiciaire et politique avec sa fille, il renonce progressivement à ses interventions publiques. Mais pas à ses fréquentations : fin septembre, alors qu’allait s’ouvrir le procès de l’affaire des assistants, une vidéo publiée par Mediapart le montrait entonnant une chanson paillarde, à son domicile, en compagnie des membres d’un groupe ouvertement néonazi. Marine Le Pen avait annoncé vouloir porter plainte contre ces derniers pour «abus de faiblesse».