Dès le premier paragraphe de l’introduction du «Rapport sur les riches en France» dévoilé ce mercredi par l’Observatoire des inégalités, le constat est dressé : «En France, personne n’aime être qualifié de “riche”. Chacun voit midi à sa porte et trouve que les riches sont ceux dont le niveau de vie est supérieur au sien. C’est vrai : hormis Bernard Arnault et une poignée d’ultrariches, on est toujours le pauvre d’un autre.» Pas étonnant dès lors, que les responsables politiques soient nombreux à nier en bloc quand on les qualifie de «riches». Le rapport établit le seuil de richesse au double du revenu médian, c’est-à-dire 3 673 euros par mois après impôts pour une personne seule. Le montant correspond à peu près aux estimations de François Hollande, qui déclarait en 2011 qu’on était riche à partir de 4 000 euros par mois. L’an passé, François Bayrou suggérait lui sur RTL qu’à ce niveau de revenus, «c’est la classe moyenne». Non sans susciter une vague d’indignation.
Selon ce barème, les 577 députés qui touchent une indemnité de 5 679,71 euros net (hors frais de mandat et enveloppe parlementaire), de même que les ministres et leurs 7 654 euros sont «riches». Tous, sans exception. Tous, même François Fillon, qui, au cœur de la tempête en 2017, confessait dans le studio de Jean-Jacques Bourdin avoir