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Rancœur

Jérôme Guedj traite Jean-Luc Mélenchon de «salopard antisémite», LFI demande «des excuses publiques» à Olivier Faure

Lors du congrès du Parti socialiste à Nancy ce samedi 14 juin, le député PS a regretté les «propos absolument insupportables» du leader insoumis, duquel il était très proche par le passé.
Le député Jérôme Guedj à l'Assemblée nationale le 8 juillet 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 juin 2025 à 18h47
(mis à jour le 15 juin 2025 à 11h13)

Ils n’ont plus de mot assez durs l’un pour l’autre. Le député socialiste Jérôme Guedj, qui a rompu avec La France insoumise après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, a accusé ce samedi 14 juin Jean-Luc Mélenchon − sorte de père spirituel à ses débuts en politique −, d’être devenu «un salopard antisémite».

«Quand je dis à Jean-Luc Mélenchon qu’il n’est pas possible et souhaitable de défendre la revendication de la Palestine «de la mer à la rivière», je défends la position historique des socialistes, notamment celle de François Mitterrand à la Knesset en 1982, qui est celle de la solution à deux Etats, de la sécurité d’Israël et de la reconnaissance de l’Etat palestinien. Et à ce moment-là, je deviens le sioniste génocidaire pour Jean-Luc Mélenchon et les siens», a lancé Jérôme Guedj à la tribune du congrès du Parti socialiste à Nancy.

«J’ai une meurtrissure terrible à dire devant ce congrès que, pour la première fois de ma vie, j’ai dû dire de l’homme que j’ai aimé profondément qu’il est devenu un salopard antisémite, avec des propos qui sont pour nous absolument insupportables», a ajouté le député de l’Essonne, sous les applaudissements de la salle.

Ces propos ont vivement fait réagir dans les rangs de LFI. «Je mets au défi Jérôme Guedj et quiconque de ceux qui l’ont applaudi [au congrès du PS à Nancy, ndlr] de trouver dans mes écrits ou discours une seule fois au cours des quarante dernières années les expressions qu’il m’attribue», a écrit ce dimanche le tribun insoumis sur X. «Le PS s’excuse ou assume ?».

Le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, a de son côté déploré «l’insulte et la calomnie», qui «ne devraient être le registre des relations entre les formations politiques de gauche». «Au nom de la France insoumise», il a aussi demandé au patron du PS Olivier Faure des «excuses publiques sur ces propos inacceptables tenus à l’occasion du congrès du Parti Socialiste».

«Je me languis de le croiser à l’Assemblée…», a notamment écrit sur X le député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu.

Le lien avec LFI, enjeu du congrès de Nancy

Un des enjeux du congrès est le rapport du PS avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon : les opposants à Olivier Faure réclament la rupture la plus ferme possible avec les insoumis lors des prochaines échéances électorales. Dans une interview à Libération, le premier secrétaire réélu, Olivier Faure, écarte l’idée d’une alliance avec LFI, tout en laissant la porte ouverte à des discussions à l’échelle locale en vue des municipales.

Jean-Luc Mélenchon a tenu des propos très durs et ambigus à l’encontre de Jérôme Guedj, le qualifiant notamment de «lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs». «L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions», avait-il également déclaré. Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Guedj étaient très proches quand le premier était au Parti socialiste, qu’il a quitté en 2008.

«La violence qui a été engagée par Jean-Luc Mélenchon, aujourd’hui, entraîne d’autres violences. Les termes sont très forts. L’exacerbation des relations entre les Français, entre les partis politiques n’est pas une bonne chose», a pour sa part estimé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, ce dimanche midi sur LCI.

Mise à jour : ce dimanche 15 juin à 14 h 33, avec l’ajout des réactions de Jean-Luc Mélenchon, Sébastien Delogu et Sophie Primas.