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Ultimatum

Jordan Bardella continue de marteler qu’une dissolution est inévitable

En dépit du refus d’Emmanuel Macron de se prononcer en faveur d’une telle option, le patron du RN maintient qu’il n’existe aucune autre issue au blocage politique en cours.

Jordan Bardella lors des Rencontres du Medef, le 28 août. (Albert Facelly/Libération)
Publié le 30/08/2025 à 13h28

Voilà qui ressemble de plus en plus à une mise sous pression du chef de l’Etat. «On ne peut pas tenir deux ans comme cela», a décrété samedi 30 août Jordan Bardella devant la presse, avant d’entamer une visite de la Foire de Châlons-en-Champagne. Le patron du Rassemblement national assure ne «pas voir d’autre solution» à la crise politique en cours, que de se «tourner vers les Français» en organisant de nouvelles élections législatives anticipées, comme en 2024.

Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi 29 août son intention d’exercer son mandat de président de la République jusqu’à son terme en 2027, avant de refuser de se plier à un exercice de «politique-fiction», sur la question de savoir s’il pourrait procéder, oui ou non, à une nouvelle dissolution en cas de départ de François Bayrou de Matignon. Le Président a par ailleurs estimé que le recueil de la confiance des députés, que le Premier ministre s’apprête à requérir le 8 septembre, n’était «pas insurmontable», malgré le refus affiché par tous les partis de gauche et d’extrême droite de la lui accorder, rendant le succès d’une telle opération mathématiquement improbable.

«Le fait de ne pas vouloir dissoudre l’Assemblée nationale au moment où on se parle ne veut pas dire qu’[Emmanuel Macron] n’y soit pas contraint à un moment donné, tant les blocages pourraient subsister au sein du Parlement, a ainsi jugé Jordan Bardella. Moi je suis venu dire aujourd’hui à nos compatriotes que la stabilité des institutions, la stabilité du pays est possible, mais qu’aujourd’hui, ceux qui sont au pouvoir sont des facteurs d’instabilité tant les politiques qu’ils mènent et les choix qu’ils ont faits sont contestés par les Français.»

«Parce que pendant qu’on a ces débats politiciens sur l’état actuel des forces à l’Assemblée nationale, il y a des difficultés quotidiennes pour les Français qui ne sont pas traitées», a poursuivi le président du RN, citant pêle-mêle le pouvoir d’achat, «l’hyperfiscalité», l’incertitude pour les entreprises, l’insécurité et l’immigration qui «continue d’exploser». «S’il n’y a pas de rupture et s’il n’y a pas de changement dans la politique qui est mise en œuvre dans le pays, à ce moment-là, on ne sortira pas de l’impasse», selon lui.

«Nous dirons à François Bayrou ce que je vous dis là, mon discours ne variera pas, celui de Marine Le Pen non plus», a promis Jordan Bardella, alors que le RN est souvent accusé par ses adversaires d’entretenir des positions floues, changeantes, et parfois contradictoires. Les deux chefs de file du RN ont accepté de rencontrer mardi à Matignon le chef du gouvernement pour des consultations avant le vote de confiance à l’Assemblée sur l’état des finances publiques et l’ampleur de l’effort budgétaire à accomplir en 2026.