A partir de ce mercredi 2 août, les êtres humains consomment davantage que ce que la Terre peut leur offrir en une seule année. Pour la France, cette limite a été franchie… le 5 mai. Pour marquer le coup de ce «jour du dépassement», les membres du gouvernement d’Elisabeth Borne en ont profité pour promouvoir la politique écologique d’Emmanuel Macron. Dans une vidéo publiée sur X (anciennement Twitter), la nouvelle secrétaire d’Etat à la Biodiversité, Sarah El Haïry, rappelle ainsi que «le président de la République a fait de la planification écologique sa priorité». «Grâce à ce plan, nous pourrons rendre la transition écologique concrète pour tout le monde avec des solutions au quotidien», ajoute-t-elle… sans rappeler que le chef de l’Etat ne cesse de repousser les grandes annonces de sa planification.
«Chaque année, nous épuisons les ressources naturelles trop rapidement. Il est de notre responsabilité collective d’agir pour inverser cette tendance !» a tweeté de son côté Christophe Béchu, son ministre de tutelle. Les comptes du secrétariat d’Etat chargé de la Mer et du ministère de la Transition écologique avaient aussi leurs vidéos toutes prêtes pour l’occasion : «Poursuivons nos efforts pour inverser la tendance», nous explique-t-on… sans pour autant détailler très concrètement les mesures du gouvernement pour y parvenir.
#JourduDépassement | Aujourd’hui, c’est le jour du dépassement : l’humanité a consommé plus de ressources que ce que la Terre est capable de produire en 2023.
— Secrétariat d’État chargé de la Mer (@MerGouv) August 2, 2023
En 2022, c’était le 28 juillet. Cette année, c’est le 2 août. Poursuivons les efforts pour inverser la tendance ! (1/2) pic.twitter.com/7vSkJpeAJi
A gauche, les principaux partis membres de la Nupes avaient eux aussi coché la date dans leurs agendas de communication. Le député insoumis de Haute-Garonne François Piquemal a insisté sur le fait qu’il était pour lui «urgent d’appliquer les règles vertes et bleues proposées par Jean-Luc Mélenchon lors des dernières élections». Future tête de liste des écologistes aux européennes, Marie Toussaint juge elle aussi «urgent de réencastrer l’économie dans les limites planétaires». Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a rappelé que «la bifurcation écologique n’est pas une lubie de hippie, elle est un devoir lucide». Un message envoyé à Emmanuel Macron qui avait, un temps, qualifié les écologistes d’«amish», les accusant de vouloir ramener tout le monde à «la bougie»…
A droite, très peu sont ceux qui ont fait entendre leur voix à ce sujet. Franck Leroy, président de la région Grand Est et membre du mouvement Horizons, fait figure d’exception. «Il y a urgence, a-t-il tweeté. Nous devons poursuivre et accélérer les politiques que nous menons déjà en Grand Est pour diminuer notre part de CO2 émise, engager notre région vers des ressources durables, protéger nos forêts et cours d’eau…» Pour les autres, silence radio. A l’extrême droite, au contraire, on a renoué cette semaine avec le climatoscepticisme. En pleine confusion entre météo et climat, le directeur général du RN et chef de file de l’extrême droite bretonne, Gilles Pennelle, s’en est pris en début de semaine aux «grands gourous du catastrophisme climatique [de la région] qui nous annonçaient, il y a quelques semaines, “une méditerranéisation du climat breton”». Le naturel, le galop, tout ça…