Il y a des opinions politiques et il y a des positions politiques. Toute sa vie, Gisèle Halimi a pris position, fait des choix et agi. Son action, ce n’est pas si courant dans une carrière d’avocate, n’a pas seulement abouti à ce que justice soit rendue ou que des injustices soient connues, sur la torture en Algérie ou la condition des femmes, mais aussi à ce que des lois changent. Les jugements et les actes de Gisèle Halimi ont été validés par une histoire ayant fait son œuvre de tamis.
Très tôt, l’avocate native de Tunisie a dénoncé la torture et le viol (affaire Djamila Boupacha) en Algérie par l’armée française et œuvré pour l’indépendance. Plus tard, l’avocate féministe aura raison, avant tout le monde, sur l’avortement (procès de Bobigny). Encore plus tard, ses prises de position sur la nécessité d’interdire le voile à l’école (Creil 1989, Loi de 2004) puis sur les dangers de la stigmatisation du voile de la part de ceux qui instrumentalisent la laïcité à des fins identitaires, apparaissent aujourd’hui comme le point d’équilibre.
Une radicalité non sectaire
Son attachement à la cause palestinienne, désormais piétinée par le pouvoir israélien et l’indifférence du reste du monde, fut une constante que l’actualité tragique valide également. Son féminisme universaliste ne la faisait pas, pour autant, s