Menu
Libération
Le billet de Thomas Legrand

Judiciarisation, polarisation, victimisation : les plaies de notre vie publique

Article réservé aux abonnés
Le flux hystérisant du tout info et des réseaux, les complaintes victimaires de tous poils et le recours croissant aux juges dans le débat public menacent de couler notre vie démocratique.
Lors d'un compte-rendu de Conseil des ministres à l'Elysée en août. (Xose Bouzas/Hans Lucas.AFP)
publié le 24 avril 2024 à 16h41

Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.

Le débat politique est malade. Entre les algorithmes qui nous enferment dans nos silos de pensées, le tout info qui inonde de «faits divers» faussement explicatifs du monde et les assignations ou les replis identitaires, le débat politique se fait plus pyromane que pompier, plus mèche à feu que catalyseur.

On s’inquiète à juste titre de la polarisation, mais en même temps on regrette que ce soit la justice ou l’exécutif qui tentent de la contenir. Il faut reconnaître cette contradiction et la traiter. Les interdictions de manifestations propalestiniennes que le ministre de l’Intérieur avait voulues «systématiques», les dissolutions d’associations écologistes, les convocations de militants de gauche pour «apologie du terrorisme» : ces armes ne devraient servir qu’à prévenir ou punir des atteintes à l’ordre public, et pas être utilisées pour dépolarise