Dans un silence de plomb, la longue silhouette de Michel Barnier monte à la tribune de l’hémicycle. Les bancs Ensemble pour la République (EPR), Modem, Horizons et LR, censés constituer son «socle commun», sont avares en applaudissements. Le Premier ministre ne semble pas s’en émouvoir. Lui qui avait promis de faire court étire sa déclaration de politique générale sur une heure et vingt minutes. Et ouvre un robinet d’eau tiède. Un mix de poncifs, lorsqu’il chante l’esprit des Jeux olympiques ou promet de «regarder la réalité en face», et de leçons de morale : «Mettre la tête dans le sable n’a jamais permis d’avancer.»
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Soucieux de dérouler une méthode pas franchement révolutionnaire, faite de «dialogue», mot répété douze fois, et de «respect», martelé à neuf reprises, il assure qu’«on ne se compromet pas à faire des compromis». Lui qui, ces dernières semaines, rabâchait à ses interlocuteurs son long parcours politique, ne s’attarde pas à dresser son autoportrait. Tout juste glisse-t-il quelques allusions à «[sa] Savoie», sa fibre verte forgée au ministère de l’Environnement ou un vieux record de «benjamin» de l’Assemblée nationale… battu aux législatives de 1978. «C’est mou…», «pas très abrasif», sommeillent les députés EPR.
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