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Chef des armées

La défense, ni «poste honorifique», ni «domaine réservé» en cas de cohabitation

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Même si le «chef des armées» n’est pas qu’un «poste honorifique», la Constitution offre au Premier ministre bien plus de pouvoirs en cas de cohabitation que ne l’affirment les macronistes.
Prise d'armes à l'hôtel des Invalides le 19 février, devant le Président, Emmanuel Macron. (Xose Bouzas/Hans Lucas)
publié le 28 juin 2024 à 14h45

Le titre de «chef des armées» dévolu au président de la République peut-il devenir «honorifique» en cas de majorité absolue du Rassemblement national à l’issue du deuxième tour des législatives? C’est ce qu’a affirmé Marine Le Pen, mercredi, dans un entretien au Télégramme : «c’est un titre honorifique puisque c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse», assurant que «le Président ne pourra pas envoyer de troupes» en Ukraine. Avant de reprendre à son compte, sur X (ex-Twitter), la formule de François Mitterrand à l’ouverture de la première cohabitation en 1988 : «La Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution.» Ambigu, le texte pourrait en effet permettre au parti qui emporterait la majorité le 7 juillet de réduire drastiquement les prérogatives dont Emmanuel Macron a joui jusqu’ici en matière de défense.

Pas de «domaine réservé»

Interrogé sur l’affirmation de Marine Le Pen, le cabinet du ministre des Armées botte en touche et nous renvoie vers la «réaction publique» de Sébastien Lecornu. Celle-ci tient en un tweet, où le ministre affirme comme un mantra que «la Constitution n’est pas honorifique» et se contente de citer une déclaration du général de Gaulle de 1962. De son côté, Thomas Gassilloud,