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«Trop loin de mes valeurs» : mal à l’aise avec le soutien à Michel Barnier, la députée Stella Dupont quitte le groupe macroniste

Gouvernement Bayroudossier
Cette députée, membre de «l’aile gauche» de la macronie a annoncé, ce mercredi 2 octobre, son départ du groupe Ensemble pour la République, invoquant un désaccord au sujet de la justice fiscale, mais également sur la composition du gouvernement.
Stella Dupont en février 2023 à l'Assemblée. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 2 octobre 2024 à 21h49

Elle avait prévenu. En annonçant son départ du groupe Ensemble pour la République ce mercredi 2 octobre, Stella Dupont grossit les rangs des anciens fidèles du Président à avoir déserté le clan macroniste depuis la nomination de Michel Barnier à la tête du gouvernement. Dans une interview au Parisien, la députée issue de «l’aile gauche» de la macronie a justifié sa décision par un désaccord sur «la composition» de la majorité relative soutenant le gouvernement, «notamment avec des LR qui sont loin de [ses] valeurs, et compte tenu aussi des perspectives encore floues apportées par le Premier ministre» dans sa déclaration de politique générale.

Dans une interview accordée à Libération le 23 septembre dernier, elle disait déjà «crain[dre] d’être contrainte à une censure» du gouvernement Barnier dont la composition lui restait «en travers de la gorge». Quant à l’éventualité d’un départ du groupe macroniste, elle affirmait alors : «Je ne sais pas où je serai demain.» Désormais, c’est clair. Dans un message publié sur une boucle de députés macronistes, consulté par l’AFP, elle assume désapprouver «l’ambiguïté» que Michel Barnier «entretient avec le RN depuis le recadrage inacceptable» d’Antoine Armand, ministre de l’Economie. Ce dernier s’était fait reprendre par le nouveau locataire de Matignon pour avoir exclu le Rassemblement national de l’«arc républicain» et des forces politiques il s’était dit prêt à travailler.

Ambiguïté avec le RN

L’élue du Maine-et-Loire reproche en outre à Michel Barnier ne pas avoir fait preuve de la même sévérité envers le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui avait pris ses distances dimanche soir avec «l’Etat de droit», qu’il jugeait ni «intangible, ni sacré». Elle assume enfin «un point de désaccord» avec le groupe Ensemble pour la République sur la justice fiscale. Là où le parti présidentiel a mis en balance son soutien au gouvernement en découvrant que le Premier ministre envisageait une hausse de la fiscalité sur les plus fortunés, particuliers, entreprises, elle rappelle qu’elle était «favorable dès 2022 à l’idée d’une taxe sur les superprofits, par exemple».

Stella Dupont siégera, au moins un temps, parmi les députés «non-inscrits» aux côtés de Sophie Errante et Sacha Houlié, autres députés issus de la fameuse «aile gauche» de la macronie ayant claqué la porte sur des divergences de fond. Mais elle le fera «avec l’espoir qu’un groupe social-démocrate puisse émerger dans les prochaines semaines dans l’hémicycle», a-t-elle dit. Le groupe macroniste, lui, ne comptera plus que 95 députés à l’Assemblée nationale.