«Y a-t-il quelqu’un pour sauver la droite ?» se demande le Figaro Magazine avec, en couverture, une brochette de six mâles, d’Edouard Philippe à Eric Zemmour en passant par les personnalités en lice pour la présidence du parti Les Républicains (LR). Cette une est une bénédiction pour Marine Le Pen, qui n’y figure pas : le grand magazine de la droite bourgeoise valide ainsi le «dépassement» des anciens clivages que revendique la patronne du RN. Celle-ci n’est pas considérée par le Fig Mag comme faisant partie de la famille. Si elle n’est pas fréquentable, pour ce journal, ce n’est pas parce qu’elle est l’héritière d’un mouvement néopétainiste créé par des hommes qui ont voulu tuer le général de Gaulle. Non, si elle n’est pas digne de figurer parmi les potentiels sauveurs de la droite, c’est en raison de ses positions erratiques, illisibles et probablement dépensières en matière d’économie.
En plaçant sur la photo de une Eric Zemmour aux côtés d’Eric Ciotti, Bruno Retailleau, Aurélien Pradié, Laurent Wauquiez et Edouard Philippe, le Fig Mag fait sauter toutes les digues de la droite d’après-guerre. Eric Zemmour, collaborateur du journal, n’est présenté ici ni comme possible sauveur de l’extrême droite, ni comme fossoyeur de la droite – ce qu’il fut pourtant largement lors de la dernière présidentielle. Il est symboliquement intégré dans le même camp qu’Edouard Philippe et Laurent Wauquiez.
Rabougrissement
A suivre les débats qui animent la compétition pour la préside