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Libération
Enquête

La Fondapol de Dominique Reynié, un laboratoire d’idées travaillé par la droitisation

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A la tête de ce think tank historiquement lié à la droite républicaine depuis 2008, le politologue a durci le discours, notamment sur l’immigration, qu’il voit en «enjeu majeur» de notre époque. Une évolution sévèrement jugée par d’autres chercheurs et intellectuels.
Dominique Reynié, alors tête de liste UMP aux élections régionales en Occitanie, en décembre 2015. (David Richard/Transit pour Libération)
publié le 6 novembre 2023 à 15h44

Sous la voûte dorée de la salle René-Monory au Sénat, ancienne chapelle transformée en pièce de conférence, Claude Malhuret lâche un rire complice en apercevant l’invité du soir. «Le futur ministre de l’Immigration», s’amuse le sénateur de l’Allier, président du groupe des Indépendants, qui ajoute une saillie : «Ce réac !» Face à lui, Dominique Reynié, souriant, ne s’offusque pas. Ce 25 octobre, le médiatique politologue est au palais de Luxembourg pour un débat sur le projet de loi immigration du gouvernement, à l’initiative du sénateur Louis Vogel, un proche de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. Au micro, l’enseignant-chercheur de 63 ans brosse un inquiétant tableau de l’immigration en France : «On a entre 500 000 et 700 000 étrangers en situation irrégulière. C’est colossal !» alerte-t-il, citant en conclusion les chiffres des bénéficiaires de logement social par origine géographique.

Immigration, identité, mais aussi sécurité, délinquance, terrorisme. Sur ces sujets bouillants, le directeur général de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) multiplie les notes, les prises de parole dans les médias et l