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Réactions

La gauche déjà à cran contre l’austérité du prochain budget

Alors que le projet de loi de finance doit être présenté par Michel Barnier dans la soirée de ce jeudi 10 octobre, les membres du Nouveau Front populaire se révoltent déjà et en dénoncent la rigueur annoncée.
Les insoumis Manuel Bompard et Aurélie Trouvé à l'Assemblée nationale, le 30 novembre 2023. (Amaury Cornu/Hans Lucas)
publié le 10 octobre 2024 à 12h09

Il veut un effort à 60 milliards d’euros. Michel Barnier présentera ce jeudi 10 octobre à 18 heures, devant le Conseil des ministres, le budget 2025 qui vise à réduire drastiquement le déficit public. Une ambition qui ne passe pas à gauche, laquelle se dresse devant ce serrage de ceinture annoncé. Rappelant que «60 milliards d’euros d’économies, c’est 2 % du PIB», le député insoumis Manuel Bompard a dénoncé, sur LCI, «un plan d’austérité le plus violent que le pays n’ait jamais connu» et qui va «faire souffrir les Français». De quoi lui donner l’occasion de comparer la situation avec la rigueur imposée à la Grèce en 2010. «Je pense que ça va produire une récession économique et que ce n’est vraiment pas la bonne manière de s’attaquer au problème de l’augmentation des déficits publics», a déploré le coordinateur de La France insoumise.

«Ça va toucher la vie de tous les jours des gens, par exemple des remboursements des arrêts maladie et une très forte hausse des prix des mutuelles, une baisse des pensions de retraite, un effondrement aussi des budgets des collectivités locales», a abondé la nouvelle présidente LFI de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé, sur France Inter. «C’est les gens qui viennent ramasser vos déchets, c’est les dames à la cantine, c’est les bâtiments des écoles primaires, c’est tout ça qui va être touché par cet effondrement des dépenses», a-t-elle critiqué, convaincue comme son collègue, qu’ «on peut faire autrement».

Le PS dénonce le côté «temporaire» de la mise à contribution des plus riches

Côté socialiste, le sénateur du Nord, Patrick Kanner, a dénoncé le caractère «temporaire» des augmentations d’impôts sur les grandes entreprises et les ultra-riches. «On ne peut pas demander 20 milliards [d’euros] de manière temporaire et puis l’année prochaine, tout ira bien. Ce n’est pas vrai, tout n’ira pas bien l’année prochaine», a-t-il observé sur France Info.

«Il s’agit pour le Premier ministre de taxer les grandes fortunes et leurs entreprises de manière limitée et temporaire. En revanche, pour tous les autres […] ce ne sera pas limité, ce ne sera pas temporaire», a reproché pour sa part le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur France Info. «Ce gouvernement a fait un choix de faire payer d’abord les retraités et de finalement faire payer les malades», a-t-il insisté.

Néanmoins, a rappelé le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur Sud Radio, «nous allons voter tout ce qui ira dans le bon sens et nous espérons que, dans une majorité républicaine, la réciproque sera vraie».