Le média en ligne les Jours a révélé lundi 2 juin que plusieurs députés RN appartenaient à un groupe Facebook où se tenaient des propos racistes, antimusulmans, antisémites et homophobes. Des révélations, semblables à celles qu’avaient déjà faites les Jours sur un précédent groupe, qui ont provoqué de nombreuses réactions à gauche, le Rassemblement national tentant de minimiser pour sa part la portée d’une telle révélation.
Selon l’enquête des Jours, un groupe Facebook privé baptisé «la France avec Jordan Bardella» qui comprenait 11 500 membres était «géré par plusieurs cadres, ex-candidats et collaborateurs parlementaires de la formation lepéniste». «Les Arabes dehors», «la France est dirigée par les juifs sionistes», «il nous manque un mec à petite moustache. Tout serait fini très vite. Désolé j’ai oublié son nom», pouvait-on notamment lire sur ce groupe, selon le site d’informations, sans que les responsables du RN – cadres et députés – ne réagissent ou ne modèrent ce type de propos.
La gauche ironise, le RN bafouille
Au total, neuf députés du RN appartenaient à ce groupe, selon le député LFI Thomas Portes qui a annoncé sur X avoir effectué un signalement au nom de l’article 40 auprès de la procureure de la République de Paris. L’écologiste Sandrine Rousseau a également publié les noms des députés en question sur le réseau Bluesky. «Chassez le naturel», a tweeté le député socialiste Jérôme Guedj, tandis que la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, ironisait : «On sait enfin ce que font les assistants parlementaires du RN au lieu de travailler !» tout en réclamant la démission des députés.
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Le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a, lui, dénoncé ce jeudi sur France Info une «exploitation politique», selon lui, «faite à dessein, parce qu’en fait l’idée c’est derrière de ne plus jamais pouvoir parler par exemple des problèmes d’immigration». Le député du Nord ajoutant : «Nos députés, sur lesquels on n’a en plus aucun doute, vont quitter ou ont quitté déjà ce groupe.» Et d’estimer sans ciller qu’«on peut adhérer à un groupe Facebook qui a un intitulé sympathique, sans son consentement actif».
«Nous ne sommes pas des ultras, nous sommes des militants patriotes, nous considérons que c’est la nation qui est le creuset de l’appartenance républicaine, quelle que soit sa religion, sa couleur de peau, son origine, sa condition sociale, sa sexualité, a-t-il justifié. «Et nous n’admettons pas de tels propos et à chaque fois, nous les sanctionnons.» Pourtant, parmi les dix-huit administrateurs du groupe figuraient par exemple Kylian Couteau et Sandrine Démaret, respectivement collaborateur et collaboratrice parlementaires des députés José Beaurain (Aisne) et Marc de Fleurian (Pas-de-Calais) ; Michel Massy, le responsable communication du RN à la Réunion ; Rémi Garnier, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ; Gérôme Corblin, ancien candidat aux départementales de 2021 en Savoie ; ou encore Nathalie Germain, cadre du parti en Isère et ex-candidate à la mairie de Bourgoin-Jallieu en 2020, ainsi qu’aux législatives de 2022.