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Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

La gifle de François Bayrou, symptôme d’un macronisme à la dérive

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En annonçant, lui-même et bruyamment, qu’il n’entrera pas au gouvernement faute d’«accord profond sur la politique à suivre», le patron du Modem acte un divorce politique avec la ligne de Macron après sept ans d’exercice du pouvoir et vient souligner la droitisation du chef de l’Etat.
Francois Bayrou, au Palais des congrès de Bordeaux, en octobre 2023. (Rodolphe Escher/Libération)
publié le 8 février 2024 à 9h58

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Le coup de griffe témoigne de la susceptibilité de François Bayrou, qui n’en a jamais manqué. Mais il dit aussi la fragilité d’un pouvoir en pleine improvisation. En choisissant d’annoncer lui-même jeudi soir, bruyamment, qu’il n’entrera pas dans le gouvernement Attal faute d’«accord profond sur la politique à suivre», le président du Modem a surpris son monde, jusque dans son propre parti. Bien sûr, l’ancien ministre habille de façon noble, en se plaçant exclusivement sur le terrain des idées, ce qui semble être d’abord un coup de sang faute d’avoir obtenu ce qu’il souhaitait pour lui et les siens. Mais l’un n’exclut pas l’autre et on se demande surtout comment le cas Bayrou n’a pas été mieux verrouillé par un Emmanuel Macron qui ne croule pas sous les alliés. Vexer l’ancien multiple candidat à la présidentielle, qui ne cache pas sa volonté de briguer à nouveau l’Elysée en 2027, voilà qui semble pour le moins aventureux.

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