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Libération
Le billet de Thomas Legrand

La ligne Retailleau, une aubaine pour le pouvoir algérien

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En nourrissant à tour de rôle la tension diplomatique et en se diabolisant réciproquement, le ministre de l’Intérieur et l’Etat algérien confortent leurs assises respectives.
Bruno Retailleau, à Paris le 19 février 2025. (Thibault Camus/AP)
publié le 18 mars 2025 à 16h26

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Les régimes et les mouvements autoritaires au sein des démocraties fonctionnent toujours avec un double carburant, deux ennemis unificateurs ; un à l’intérieur et un à l’extérieur. Ennemis forcément malveillants et corrosifs pour l’unité et l’identité de la nation. Et c’est en affirmant sa détermination à porter le fer contre ces deux méchants que l’on se maintient au pouvoir, dans les régimes autoritaires, ou qu’on y accède en ce moment, dans les régimes démocratiques.

Bruno Retailleau, représentant d’une droite française de plus en plus autoritaire, applique cette règle qui lui est toute naturelle. L’ennemi intérieur, pour lui, c’est l’immigré et le «woke» ; l’ennemi extérieur c’est l’Algérie et l’islamisme. Et, dans un contexte international aux repères chamboulés, cet ennemi extérieur est essentiel dans la construction et l’identification du personnage politique Retailleau. Parce que, s’agissant de l’ennemi extérieur, la concurrence est rude.

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