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Désormais, une règle semble s’appliquer au sein du gouvernement : les ministres font absolument ce qu’ils veulent en matière de cumul. On l’a déjà vu avec ces néo-ministres qui souhaitent rester en place au niveau local, comme Fabrice Loher, fraîchement nommé à la Mer et qui veut demeurer édile (UDI) de Lorient (Morbihan) mais aussi président de l’agglomération. Ou encore François Durovray, ministre des Transports et toujours président (LR) du département de l’Essonne. Et ce n’est pas fini. Hier, BFMTV annonçait que Rachida Dati, toujours maire du VIIe arrondissement, allait redevenir présidente du groupe Changer Paris, au conseil de la capitale, conjointement avec l’élu LR David Alphand. Le vote a eu lieu hier. Comme le souligne la chaîne info, il était initialement prévu la semaine dernière mais a dû être reporté car Dati est, il ne faudrait pas l’oublier, ministre de la Culture et elle recevait la reine Sonja de Norvège au musée d’Orsay pour l’exposition «La musique des couleurs».
«C’est sauve-qui-peut»
Evidemment, côté majorité parisienne, on s’étonne quelque peu. «Dati, qui devait faire l’union avec les macronistes, se retrouve très affaiblie, présidente du groupe minoritaire de l’opposition municipale avec seulement 19 conseillers contre 23 menés par Geoffroy Boulard et Pierre-Yves Bournazel et soutenus par sa collègue du gouvernement Marie-Claire Carrère-Gée», résume-t-on dans l’entourage d’Anne Hidalgo, en référence au groupe Union capitale lancé cet été pour faire face à Changer Paris. «Elle présidait un groupe de 55 personnes et maintenant, ils sont 19, calcule Rémi Féraud, président du groupe Paris en Commun au Conseil de Paris. Les barons de la droite l’ont lâchée. Sa coprésidence est une illusion. C’est sauve-qui-peut. Elle fait ça pour conserver un minimum de temps de parole.»
«Ce qui la préoccupe en ce moment, ce ne sont pas les Parisiens mais c’est de conserver ses bureaux au sein de l’Hôtel de Ville contrairement à l’usage qui les octroie au principal groupe d’opposition», poursuit-on côté Hidalgo. Et on rappelle aussi qu’en sus, la ministre de la Culture est aussi ciblée par la justice. L’enquête dans l’affaire Renault, pour laquelle elle est mise en examen pour «corruption passive» et «trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public», a été validée début juillet par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Commentaire de la majorité : «2024 est une grande réussite à ce stade pour la ministre de la Culture.» Cela s’appelle du sarcasme.