Une grosse gaffe et un petit mea culpa. Près de 24 heures après avoir provoqué une vive polémique en comparant l’attente qu’elle a vécu lors du remaniement à celle de patients atteint du cancer en attente de diagnostic, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a reconnu dimanche 18 février dans la soirée une «maladresse». «Des propos que j’ai tenus hier sur France Culture ont beaucoup fait parler. Je reconnais une maladresse. Si certains se sont sentis blessés par mes mots, je le regrette et leur présente toutes mes excuses», a écrit la macroniste sur le réseau social X (ex-Twitter).

Tout est parti, samedi, de l’émission Sens politique, sur France Culture. Interrogée sur les quatre semaines de flottement entre les deux vagues du remaniement, Dominique Faure a expliqué avoir été soumise à une «période d’attente» avant que sa reconduction ne lui soit confirmée. Un délai qu’elle a comparé à celui que peuvent vivre des personnes malades. C’est «comme des gens à qui l’on a diagnostiqué un cancer, et qui doivent attendre quatre, cinq semaines parfois, les résultats des analyses pour savoir quelle forme de cancer, comment ils vont être soignés, quels risques ils ont», a-t-elle ajouté.

L’ex-députée de Haute-Garonne a ensuite explicité sa pensée au micro : «Ce n’est absolument pas les mêmes enjeux. Pourquoi je les compare ? Je dis simplement que la vie apprend à relativiser.» Et la ministre de poursuivre : «Quand j’entendais certains me dire “c’est insupportable, c’est inimaginable ce qu’il vous inflige, le président de la République, en vous faisant attendre pendant quatre semaines”, ces mots me paraissaient excessifs, par rapport à d’autres personnes qui attendent et qui, elles, sont confrontées à des choses beaucoup plus graves».

Reste que la comparaison pour le moins malvenue de la ministre a rapidement provoqué une nouvelle polémique, après le feuilleton Oudéa-Castéra. «A se demander si les ministres ne font pas un concours du plus indécent. Qu’ont-ils vécu pour être à ce point hors de tout sens commun ?», a grincé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure en partageant l’extrait de l’interview. «Déclaration délirante», s’est agacé le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan. La vice-présidente LR de la région Ile-de-France Florence Portelli est, elle, allée un peu plus loin en demandant la démission de Dominique Faure «pour toutes celles et ceux qui ont perdu leurs proches suite à un cancer et pour tous ceux qui se battent contre la maladie».

Membre du Parti radical, rattaché à la majorité d’Emmanuel Macron, Dominique Faure avait été nommée secrétaire d’Etat à la Ruralité en juillet 2022 dans le gouvernement d’Elisabeth Borne, avant de devenir en novembre ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales. Elle a finalement conservé son poste le 8 février dans le nouveau gouvernement élargi de Gabriel Attal.