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La motion de rejet est-elle vraiment une victoire pour la gauche ?

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Malgré la défaite symbolique infligée à Gérald Darmanin lundi 11 décembre, certains députés craignent un durcissement du texte sur le fond lors de son passage en commission mixte paritaire.
A l'Assemblée, sur les bancs de la Nupes après l'adoption de la motion de rejet. (Albert Facelly/Libération)
publié le 12 décembre 2023 à 15h36

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Quelques heures avant que les parlementaires de gauche explosent de joie face à la déconfiture du ministre de l’Intérieur dans l’hémicycle, une députée insoumise se montrait pourtant guère optimiste. «Il y a peu de chance que ça passe… Et si c’était le cas, ce serait un bon signal dans le rapport de force avec le gouvernement, mais pas sur le fond. Car le texte risque d’être durci par son retour au Sénat ou son passage en commission mixte paritaire. Il n’y a pas de débouché politique réel à cette initiative», déplorait notre élue.

De quoi se demander : la gauche a-t-elle gagné quelque chose avec cette motion de rejet ? Le député PS Arthur Delaporte le croit : «C’est une très bonne nouvelle, car c’est un échec absolu pour Gérald Darmanin, qui malgré ses tentatives pour acheter littéralement des voix, s’est fourvoyé moralement et politiquement.» Le socialiste fustige l’argumentaire brandi par certains macronistes selon lesquels la version du Sénat serait mécaniquement remise sur la table. «Ça ne change rien, la commission mixte paritaire peut réécrire les articles comme elle le souhaite, et c’est le gouvernement qui décide de la convoquer. L’exécutif devrait abandonner son