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Libération
Le billet de Thomas Legrand

La motion de rejet, une mauvaise arme bien au-delà du projet de loi immigration

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Il faut dépasser notre satisfaction conjoncturelle de voir un mauvais texte sur l’immigration torpillé, pour constater que la motion de rejet préalable ne doit pas devenir l’outil magique de blocage, aux mains des oppositions coalisées contre une majorité relative.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors de l'adoption à l'Assemblée de la motion de rejet préalable sur le projet de loi Immigration, le 11 décembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 décembre 2023 à 8h05

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La motion de rejet préalable contre le projet de loi immigration, adoptée lundi 11 décembre à cinq voix près par les députés, est un camouflet pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et pour le gouvernement. Mais utilisée de la sorte, elle donne aux oppositions l’illusion dangereuse qu’elles seraient majoritaires et que, donc, elles pourraient bloquer la marche des réformes. Ponctuellement, s’il peut paraître réjouissant (et, visiblement, même jubilatoire pour certains députés) qu’un texte générateur de débats corrosifs pour la cohésion nationale puisse être bloqué, en réalité les effets secondaires de cette manœuvre légale sont potentiellement pervers et nuisibles. D’abord dans le cas présent, parce que, contrairement à ce que prétendent les parlementaires de gauche, si un texte sort quand même