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Dans le rétro

«La pire campagne que j’ai vécue» : en 2012, Mélenchon et le fantasme d’un monde ouvrier disparu dans le futur fief du RN

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Aux élections législatives, le futur insoumis avait tenté un parachutage dans le territoire ravi cinq ans plus tard par Marine Le Pen. Là où François Ruffin accuse son ex-camarade de propos méprisants, «Libé» avait observé un candidat désemparé par l’échec de sa stratégie de conquête du Nord ouvrier frappé par le chômage.
Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le 10 juin 2012. (Cédric Dhalluin/Libération)
publié le 13 septembre 2024 à 7h45

Les propos risquent de coller à Jean-Luc Mélenchon un bon moment. «Quand il me racontait Hénin, c’était à la limite du dégoût : “On ne comprenait rien à ce qu’ils disaient…”, “Ils transpiraient l’alcool dès le matin…”, “Ils sentaient mauvais…”, “Presque tous obèses…”», écrit François Ruffin dans son nouveau livre, Itinéraire – Ma France en entier, pas à moitié ! (Les liens qui libèrent). Le député de la Somme, ancien insoumis qui siège désormais avec les écologistes, y livre une partie de ses conversations avec Jean-Luc Mélenchon au sujet de la candidature de ce dernier à Hénin-Beaumont, futur fief lepéniste, aux élections législatives de 2012. Une victoire (la dernière ici) pour la gauche, avec le socialiste Philippe Kemel. Une défaite pour Mélenchon, éliminé dès le premier tour avec 21,5 % des suffrages exprimés, plus de 20 points derrière Marine Le Pen qui, elle, l’emportera cinq ans plus tard.

Pour l’avoir suivi sur place il y a maintenant plus d’une décennie, on ne se souvient pas d’avoir entendu le candidat (à l’époque sous la bannière «Front de gauche», en alliance avec le PCF) tenir de tels propos sur le terrain. Même si, comme Ruffin, d’autres personnalités de g