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Classe privilège

La polémique sur les jets privés met la macronie dans l’embarras

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En proposant dans «Libé» de bannir les avions personnels, l’écologiste Julien Bayou a relancé le débat sur le grand écart entre efforts demandés à tous pour la transition énergétique et mode de vie ultra-émetteur de CO2 des plus privilégiés.

Mode de transport réservé à une élite, le jet privé est 4,5 fois à 14 fois plus émetteur de CO2 qu’un vol en avion de ligne. Un symbole qui pèse dans les esprits de la majorité. ( Antonin Vincent /DPPI via AFP)
Publié le 29/08/2022 à 18h08

La collision est on ne peut plus révélatrice de l’ambiance du moment. D’un côté le prix du mégawatt par heure de gaz franchit le plafond des 300 euros tandis que celui de l’électricité s’adjuge à plus de 1 000 euros contre 85 euros l’an dernier. La facture énergétique sera salée cet hiver. Au même moment, il apparaît que les dividendes versés par les entreprises à leurs actionnaires n’ont jamais été aussi élevés. L’institut d’études Janus Henderson, dans son dernier rapport, précise qu’ils ont atteint le record de 44,5 milliards d’euros uniquement pour la France.

Pendant que la grande majorité des Français se serre la ceinture, une poignée de privilégiés n’a jamais autant bouclé la sienne, à bord des jets privés dans lesquels les happy few se déplacent. L’an dernier, l’aéroport du Bourget, uniquement dédié à l’aviation d’affaires, a enregistré près de 52 000 décollages ou atterrissages. La crise sanitaire a fait découvrir ce mode de transport à la demande à une nouvelle clientèle, notamment des patrons de petites et moyennes entreprises qui n’ont pas changé leurs habitudes avec la fin du confinement et des restrictions dans les aéroports classiques.

«Mobilisation générale» pour la «sobriété»

Enclenché au cœur de l’été, le débat sur ces avions d’affaires, devenus emblématiques d’une débauche de luxe et d’énergies fossiles, qui mix