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Le préfet de police de Paris saisit la justice sur les maraudes racistes de l’extrême droite

Après le reportage de BFMTV sur les maraudes organisées à Paris par un groupuscule d’extrême droite, Laurent Nuñez a saisi la justice ce jeudi 16 mai.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, s'adresse à la presse pour présenter les plans de sécurité pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques d'été de Paris 2024, à la préfecture de police de Paris, le 25 avril 2024. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
publié le 16 mai 2024 à 18h29

Le documentaire de BFMTV sur les maraudes racistes organisées par le groupuscule parisien d’extrême droite Luminis a provoqué une réaction de l’exécutif. Libé a appris ce jeudi 16 mai que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a saisi la justice sur le fondement de l’article 40 afin de dénoncer le caractère «discriminatoire» de ces distributions de nourriture à destination uniquement des sans domicile fixe blancs, «gitans» exclus, précisaient à l’image les participants.

Dans le reportage, une vingtaine de membres de Luminis proposent délibérément, lors d’une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. «On ne donne qu’aux blancs, dit ainsi une jeune femme. Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas.» Mardi, deux adjoints de la maire de Paris, Anne Hidalgo, avaient interpellé Laurent Nuñez en lui demandant d’interdire ces maraudes «discriminatoires» dans la capitale, menées par des groupes d’extrême droite aux propos «ouvertement racistes», après le long documentaire de la chaîne d’informations, diffusé le 13 mai. Ces images donnent à voir «le pire de l’humanité : le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l’ethnie, le tri en fonction de la religion», écrivaient Emmanuel Grégoire et Léa Filoche.

Apologie du régime hitlérien

Les deux élus de gauche rappelaient qu’en 2007, le Conseil d’Etat avait interdit la distribution des «soupes au cochon», une «façon détournée des extrémistes de droite d’exclure les musulmans». Le groupuscule suivi par BFMTV «va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires», s’alarment-ils.

Au cours de cette maraude, une participante avait ouvertement fait l’apologie du régime hitlérien. «J’avoue sans honte et sans me cacher qu’il y a beaucoup de choses que j’admire dans le nazisme», assurait la jeune femme auprès du journaliste infiltré. Elle estimait ensuite que le IIIe Reich portrait «des valeurs que la France devrait chercher à comprendre, parce que ce sont aussi les siennes. On parle notamment de l’homme viril, la femme féminine qui doit avoir plein d’enfants, l’amour de sa patrie et une certaine rigidité de vie qui a beaucoup été relancée au moment du IIIe Reich. Voilà, tout ça. Et puis la pureté de la race».