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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

La préfète Marie Lajus saquée pour avoir défendu l’intérêt général, une honte pour la République

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La préfète d’Indre-et-Loire aurait été limogée sous la pression d’élus locaux début décembre pour avoir fait primer le droit de l’urbanisme dans une affaire de projet immobilier. Un traitement indigne pour une personnalité à la morale publique et au sens de l’Etat reconnus.
Marie Lajus, en 2008, alors chargée de la communication de la préfecture de police de Paris. (Jacques Demarthon /AFP)
publié le 27 décembre 2022 à 9h15

La révocation de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus, est un scandale. Le tort de cette haute fonctionnaire : avoir tenu à faire scrupuleusement respecter la loi de la République. Plus précisément, elle aurait été limogée sans préavis pour avoir fait primer le droit de l’urbanisme dans une affaire de projet immobilier, nous a appris le Canard enchaîné. Elle aurait donc fait passer l’intérêt général avant des intérêts particuliers bénéficiant du soutien d’élus locaux moins à cheval qu’elle sur les règles s’appliquant à tous.

Principes et rectitude

En cause : son opposition à la construction d’un incubateur de start-up dans le parc d’un château classé aux monuments historiques, à Reugny. La préfecture, via son service des bâtiments de France, avait émis des réserves sur l’intérêt de ce projet, notamment parce qu’il allait être construit sur une zone boisée non constructible et qu’il n’avait rien de compatible avec l’esprit de la loi climat et résilience d’août 2021. Autrement dit, elle a fait son job. Selon le Canard, des élus locaux auraient obtenu auprès du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, que la préfète so