Menu
Libération
Guerre à Gaza

La reconnaissance de la Palestine est «un devoir moral» et «une exigence politique», affirme Emmanuel Macron

Le président de la République menace aussi Israël d’un «durcissement de la position collective» de l’Europe en l’absence d’amélioration de la situation sanitaire à Gaza «dans les prochaines heures et les prochains jours».

Emmanuel Macron à Singapour ce vendredi 30 mai 2025. (Ludovic Marin/AFP)
Publié le 30/05/2025 à 6h51

A deux semaines d’une conférence internationale à l’ONU sur la solution dite à deux Etats, que la France coprésidera, Emmanuel Macron a affirmé ce vendredi 30 mai que la reconnaissance d’un Etat palestinien n’était «pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique».

Sans dire clairement s’il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, le président de la République a énuméré en conférence de presse à Singapour les conditions pour franchir le pas : «libération des otages» détenus par le Hamas, «démilitarisation» du mouvement islamiste palestinien, sa «non-participation» à la gouvernance de cet Etat, une «réforme de l’Autorité palestinienne», la reconnaissance, par le futur Etat, d’Israël et de «son droit à vivre en sécurité», et la «création d’une architecture de sécurité dans toute la région».

«C’est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j’y serai», a-t-il dit au sujet de la conférence à l’ONU, qui se déroulera du 17 au 20 juin à New York.

Lors de cette conférence de presse de fin de tournée en Asie, Emmanuel Macron a aussi affirmé que les Européens devaient «durcir la position collective» contre Israël «s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours» dans la bande de Gaza.

Dans ce cas, l’Union européenne devra «appliquer» ses «règles», «c’est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions», a-t-il estimé, en référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

«Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité, mais j’ai encore l’espoir que le gouvernement d’Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire», a-t-il ajouté.