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La région Auvergne-Rhône-Alpes verse 1 million d’euros pour permettre à 10 personnes par jour de relier Le Puy à Paris en avion

Selon «Mediacités», le conseil régional présidé par Laurent Wauquiez, ex-maire de la commune de Haute-Loire, a débloqué fin mars un budget conséquent pour la ligne aérienne, déjà pointée du doigt par la chambre régionale des comptes.
Laurent Wauquiez au Puy-en-Velay en février 2025. (Justine Bonnery/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 avril 2025 à 11h59

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Le Puy-en-Velay est célèbre pour ses lentilles, sa cathédrale, Sidney Govou, et aussi et surtout pour son ancien maire, un certain Laurent Wauquiez. Lui président (du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, n’exagérons rien), la préfecture de Haute-Loire a été grandement chouchoutée, largement plus que d’autres villes d’Auvergne à la population similaire. Et cela continue, même sans Wauquiez à la tête de la région.

Selon le média d’investigation locale Mediacités, le conseil régional a voté, le 28 mars en commission permanente, l’augmentation de son financement à la ligne aérienne Paris-Le Puy, pour le porter à 1 million d’euros. Voilà qui est pas mal, surtout pour une région qui se vante d’être super bien gérée financièrement. On notera également que la ligne aérienne effectue sept allers-retours par semaine pour une moyenne de… Cinq passagers par vol l’an dernier, selon le média en ligne. Les trajets assurés par la compagnie Twin Jet s’effectuent à bord d’un Beechcraft 1900D, gros jet capable de transporter 19 passagers. Autant dire qu’on n’est pas trop serré pour aller au Puy, ou pour en partir. Selon le média Bref Eco, la ligne a attiré 3575 passagers en 2023.

En outre, la fréquentation est «concentrée sur un nombre limité de passagers, 77 passagers représentant 25 % des vols», peut-on lire dans un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de 2022. «L’activité de la ligne Le Puy-en-Velay-Loudes/Paris Orly est structurellement faible, avec une baisse régulière du nombre de passagers avant même la crise sanitaire. Toutes les politiques envisagées pour dynamiser l’attractivité de la ligne, notamment sur le plan tarifaire, n’ont jusqu’à présent pas porté leurs fruits», ajoutait la CRC, qui suggérait alors aux collectivités de considérer la fermeture de la ligne et de développer d’autres moyens de transport, notamment «la liaison en bus du Puy-en-Velay vers la gare TGV de Saint-Etienne». Cela n’a pas convaincu, et la région continue de verser l’obole. Mais comme le dit presque La Fontaine, tant va la cruche au Puy qu’à la fin, elle se casse. Et en l’occurrence, la cruche ici, c’est la région Auvergne-Rhône-Alpes.