La vie reprend peu à peu son cours normal en Nouvelle-Calédonie. L’aéroport international de Nouméa, fermé depuis le 14 mai en raison des fortes tensions sur le territoire, rouvrira en journée dès ce lundi 17 juin, a annoncé dimanche le haut-commissariat de la République, indiquant également que le couvre-feu débutera désormais à 20 heures, contre 18 heures jusqu’à présent.
La décision de rouvrir l’aéroport a été prise en raison de «la circulation en journée […] rendue possible sur la RT1», une double voie express reliant le centre de Nouméa à l’aéroport international de La Tontouta, longtemps inaccessible à cause des nombreux barrages installés par les manifestants indépendantistes. Les troubles avaient commencé le 13 mai pour protester contre une loi prévoyant un élargissement du corps électoral qui les aurait marginalisés un peu plus estimaient les Kanaks. Mercredi 12 juin, Emmanuel Macron a finalement décidé de suspendre cette loi constitutionnelle, adoptée par le Sénat et l’Assemblée nationale. Seuls quelques rares vols, sur dérogation, avaient pu se faire dernièrement, avec des passagers placés sur listes d’attente. Depuis une semaine, des gendarmes procèdent régulièrement au déblaiement de la route, s’assurant que les barrages ne sont pas refaits après leur passage.
Un bilan de neuf morts
«Au regard de l’amélioration de la situation et afin de faciliter le retour progressif à la vie normale», le haut-commissariat a décidé de repousser l’heure du couvre-feu désormais en vigueur de 20 heures à 6 heures. Il avait été instauré le 14 mai, puis l’état d’urgence le 15 mai, ce dernier ayant été levé le 28 mai. «L’interdiction de la vente d’alcool (exception pour les cavistes), de vente et de transport d’armes est prolongée», a rappelé le haut-commissariat.
Signe supplémentaire d’un retour à la normale, des élèves de primaire, des collégiens et des lycéens doivent reprendre les cours ce lundi 17 juin selon les zones et les établissements.
Selon le dernier bilan dimanche, les émeutes ont fait 9 morts, dont 2 gendarmes, a souligné le haut-commissariat, qui fait état de 248 policiers et gendarmes blessés et 1 187 personnes interpellées. Au total, quelque 3 500 effectifs de forces de sécurité qui sont dans l’archipel, où vivent environ 270 000 personnes. De nombreux bâtiments ont été brûlés, certains magasins ont été pillés. Le haut-commissaire de la République a évalué les dégâts à plus de 1,5 milliard d’euros, pour 570 entreprises totalement ou en quasi-totalité détruites, pour une perte directe estimée à environ 6 000 emplois.