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Libération
Ingérence

La Russie tente de manipuler des influenceurs en France, accuse Jean-Noël Barrot

«Le Monde» fait état de neuf Français qui «auraient accepté le marché» proposé par des personnes du Kremlin. Le ministre des Affaires étrangères démissionnaire a réagi ce mercredi 18 décembre face «à ces ingérences numériques étrangères».
Le ministre français des Affaires étrangères démissionnaire, Jean-Noël Barrot à Bruxelles lundi 16 décembre. (Nicolas Tucat/AFP)
publié le 18 décembre 2024 à 19h48

La Russie tente de manipuler des influenceurs dans des pays européens, dont la France, a dénoncé ce mercredi 18 décembre le ministre français des Affaires étrangères démissionnaire Jean-Noël Barrot, appelant «les créateurs de contenus comme leurs abonnés à la plus grande vigilance sur ces menaces qui pèsent sur notre débat public». «La France est visée par plusieurs types d’ingérences numériques étrangères», a déclaré Jean-Noël Barrot au cours d’une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

«Les modes opératoires déployés sont variés et ils évoluent fréquemment. Les élections récentes en Moldavie, en Roumanie, ont par exemple illustré le recours massif à des influenceurs sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter, pour perturber le scrutin, a-t-il ajouté. Et nous disposons d’éléments qui confirment que la Russie tente également de manipuler des influenceurs dans d’autres pays européens, dont la France.»

«Investigations en cours»

Une information du Monde fait état mercredi de milliers d’influenceurs, dont des Français, approchés par des personnes proches du Kremlin pour diffuser de la propagande prorusse. D’après le quotidien, qui cite «une source au sein des services de renseignement français», plus de 2 000 producteurs de contenus européens ont été contactés. «Une vingtaine d’entre eux, dont neuf Français, auraient accepté le marché», écrit le Monde. «Les investigations sont en cours et nous appelons les créateurs de contenus, comme leurs abonnés, à la plus grande vigilance sur ces menaces qui pèsent sur notre débat public», a également déclaré Jean-Noël Barrot.

«Et dans ce domaine, il faut être résolu, garder son sang-froid. Il faut comprendre la menace. Faire front uni et bien choisir les outils pour y répondre», a-t-il également réagi, précisant que la France a renforcé ses outils «pour détecter et caractériser les ingérences numériques».