Aux grands maux, le même remède. Emmanuel Macron préside, ce vendredi, un Conseil de défense consacré à l’approvisionnement en gaz et en électricité. Le retour de ce cénacle convoque le souvenir d’une crise passée, celle du Covid, et de ses Conseils de défense à la pelle. Si l’exécutif explique que le dossier énergétique, percuté par la guerre en Ukraine, touche à des sujets de sécurité nationale «à haute valeur stratégique», d’où le recours à ce format, l’idée est aussi de faire clignoter ce signal pour marquer l’opinion.
La macronie s’essaie en fait à un exercice plus équilibriste encore, alternant messages alarmants et rassurants, afin de mobiliser les Français autour du mot d’ordre de «sobriété», tout en soignant l’image d’un gouvernement sur le pont et protecteur. Dans le sillage du Président sonnant «la fin de l’abondance», les ministres n’ont pas lésiné : «crise majeure», «scénario du pire» avec le risque de l’arrêt des livraisons de gaz russe. Devant le Medef, le mot «rationnement» est lâché par la Première ministre. Parfois accusé d’avoir la main lourde sur la com anxiogène sans aligner des réponses à la hauteur, le gouvernement tente de se montrer pédago. Hyperactive en cette rentrée, Elisabeth Borne se défend de «promettre du sang et des larmes» ou de «jouer avec les peurs»<