«On verra plus tard.» Voilà qui pourrait résumer l’état d’esprit de nombreux députés du camp présidentiel, rescapés de la dissolution, mais contraints depuis à une difficile position d’équilibristes. Car si la composition du gouvernement de Michel Barnier est particulièrement âpre à avaler pour «l’aile gauche» des troupes, peu d’entre eux sont prêts à rejoindre un hypothétique groupe social-démocrate que Sacha Houlié appelle de ses vœux depuis leur réélection le 7 juillet. De nombreux macronistes, qui confessent pourtant à demi-mot leur écœurement, ne veulent pas s’exprimer sur la coloration filloniste du nouvel exécutif, dans lequel certains d’entre eux ont obtenu un maroquin. Et affirment qu’ils prendront position après la déclaration de politique générale, attendue mardi prochain. «Je ne suis pas très loquace en ce moment, parce que je réfléchis», nous éconduit ainsi une ancienne ministre.
Cet été déjà, Sacha Houlié s’était heurté à la procrastination des élus de «l’aile gauche», réticents à entrer en dissidence tant que le nom du Premier ministre n’était pas connu. Maintenant que c’est chose faite, les mêmes continuent de temporiser. A cette heure, ce groupe social-démocrate, qui pourrait agréger des parlementaires de Libertés indépendants outre-mer et territoires (Liot), du Modem, ou encore des socialistes voulant rompre avec le Nouveau Front populaire, risque bien de rester lettre morte. D’abord parce que certains macronistes redoutent de retourner aux urn