Fabien Roussel a mis le feu à la gauche à la fête de l’Huma vendredi avec cette phrase : «La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minima sociaux.» Au moins, ces mots, même avec leur aspect stratégique de triangulation basique, le fameux «ne laissons pas la valeur travail à la droite», auront-ils – espérons-le – le mérite de susciter une réflexion interne à la Nupes. La droite, depuis Nicolas Sarkozy, se vantait d’avoir récupéré la valeur travail, alors que la gauche, inventrice du RMI et toujours acharnée à réclamer plus d’allocs en tout genre, l’aurait laissé choir. La gauche dite sociétale, toute occupée à obtenir des droits pour les minorités, aurait oublié les travailleurs. La gauche aurait aussi échangé la question sociale (et donc le travail) contre la question écologique comme nouveau ciment de ses composantes. Elle aurait oublié que c’est par l’union des travailleurs et non pas des allocataires que les droits se conquièrent. Mais de quel travail parle-t-on et ne faut-il pas commencer à réfléchir à une décorrélation progressive du travail et du revenu ?
Les économistes (libéraux ou non) nous disent que la vie professionnelle ne sera plus étale et linéaire mais faite de périodes de travail, de formation, de reconversion et pou