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Menaces

La vice-présidente de l’Assemblée Naïma Moutchou annonce déposer plainte après avoir reçu un courrier raciste

La proche d’Edouard Philippe a été ciblée par un message, reçu ce 14 avril, en raison de ses origines marocaines.
Naïma Moutchou, présidant une séance de l'Assemblée Nationale en novembre 2024. (Xose Bouzas/Hans Lucas.AFP)
publié le 14 avril 2025 à 18h20

Le message raciste et odieux a été écrit sur un article de presse. «Vous avez une gueule d’Arabe – vous n’avez rien à faire dans ce pays qui ramasse tous les déchets du monde – vous prenez le pain des Français. Dégagez vite ! Vite. Vous n’avez pas honte. Nous avons la nausée quand on voit votre gueule enfarinée. Vous détruisez notre pays, les Arabes égorgent nos enfants. Ras le bol, nous sommes en colère devant ces crimes barbares dont vous faites parti [sic]Voilà ce qu’a reçu, dans son courrier, ce lundi 14 avril, la vice-présidente Horizons de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou, qui a annoncé avoir déposé plainte.

«C’est violent, c’est raciste, c’est une honte. J’ai un nœud au ventre et j’ai une colère froide», explique cette proche d’Edouard Philippe dans un post sur le réseau social X. «Je suis française et je suis d’origine marocaine. Je ne m’excuserai jamais d’être ce que je suis ni de défendre ce que je crois juste», ajoute l’élue du Val-d’Oise qui dit avoir «une pensée pour mes parents, pour leurs sacrifices et leurs mains usées, leur dignité, leur silence». Sous son post, Naïma Moutchou a reçu le soutien de nombreuses personnalités politiques, des anciennes ministres macronistes Prisca Thévenot et Anne Genetet aux insoumis Manuel Bompard et Antoine Léaument.

Les menaces et violences contre les élus sont de plus en plus fréquentes. Il n’y a désormais plus une semaine sans qu’un maire, député, sénateur ou titulaire d’un autre mandat ne rende publiques les menaces dont il fait l’objet. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le nombre de violences verbales et physiques contre les élus était ainsi passé de 1 720 à 2 265 entre 2021 et 2022 (derniers chiffres disponibles). D’après la même source, 637 élus ont été victimes d’atteintes dans le cadre de leur fonction dans les dix premiers mois de l’année 2023. La semaine dernière, le député écologiste de Dordogne Sébastien Peytavie a, lui aussi, annoncé avoir déposé plainte pour «menace de mort» et «injures publiques» après qu’un blog raciste et xénophobe l’a menacé en faisant référence à l’Aktion T4, programme d’extermination des handicapés sous le IIIe Reich.