Début février, au lendemain de la Primaire populaire, le petit monde de la gauche surveillait le ciel. Le souffle Taubira, disaient ses soutiens, allaient en faire vaciller certains. Les socialistes, les plus menacés par la tempête, sont sortis quelques jours plus tard de leurs abris et ont constaté que le toit tenait encore. Certes, Anne Hidalgo n’en finit plus de baisser dans les sondages. Mais Christiane Taubira ne grimpe pas et on en est là, à se satisfaire de voir les concurrents immobiles à défaut de prendre soi-même de l’élan.
L’ancienne ministre de la Justice était pourtant attendue par certains à gauche comme un miracle. Lorsqu’elle s’est décidée à participer au scrutin, fin décembre, Christian Paul, son conseiller spécial, prévenait en souriant : «Attention, elle ne va pas soigner les écrouelles.» Une victoire à la primaire plus tard, Taubira est loin d’avoir fait la preuve de son pouvoir divin : les sondages ne montent pas, le compteur de ses parrainages – 47 le 10 février – est bloqué. Le seuil des 500 (nécessaire pour se présenter) est un horizon lointain, d’autant plus après le lâchage du