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Libération
Le billet de Jonathan Bouchet-Petersen

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Trois ans et demi avant l’échéance, les intentions de vote pour la prochaine élection présidentielle n’ont aucun sens. Elles ne sont que le produit d’une société médiatique et politique qui alimente un récit où les idées et les programmes sont relégués au second plan.
Le 24 avril 2022, au premier tour de l'élection présidentielle à Escassefort (Lot-et-Garonne). (Adrien Nowak /Hans Lucas. AFP)
publié le 1er novembre 2023 à 18h18

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Ce n’est pas nouveau, il y a en France une obsession à l’égard de l’élection présidentielle. Celle-ci, du fait de nos institutions et du calendrier électoral, structure pour une (trop) large part notre vie politique. Certes. Mais constater qu’à peine le nouveau président élu, le prochain scrutin devient cinq ans durant un sujet presque obsessionnel pour les partis et plus encore pour les principaux leaders politiques a quelque chose de navrant. Dans cette folie de la course de petits chevaux permanente, les médias et leur dépendance maladive à l’économie sondagière, particulièrement aiguë en France, font tout autant partie des coupables.

Cela fige notre capacité à imaginer autre chose

Pourtant, chacun sait bien, au fond, qu’il n’y a aucun sens à commander, publier et commenter en ce moment des études d’intentions de vote pour un scrutin quand celui doit se tenir dans trois ans et demi, soit une quarantaine de mois. La vie politique est heureusement faite de dynamiques et de surprises, rien ou presque n’est écrit d’avance. On ne va pas faire ici la liste des favoris qui n’ont pas obtenu le score escompté et n’ont finalement jamais été élus président de la République… Tenter de mesurer si loin du but ce que sera la réalité politique du pays n’a pas grand sens (même avec l’artifice du «si le vote avait lieu ce diman