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Au Comptoir de Chez Pol

L’affaire Bayou revient chez EE-LV en pleine campagne des européennes

Indiscrétions piquantes, maladresses vaches ou douces confessions : chaque jour, retrouvez les brèves qui auscultent le monde politique.
Julien Bayou, à Rungis le 10 décembre 2022. (Albert Facelly/Libération)
publié le 2 avril 2024 à 11h17

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Grèviculture

Le climat orageux qui pèse sur la campagne des Ecologistes aux européennes pourrait ne pas s’éclaircir. Après la plainte déposée par la militante féministe Anaïs Leleux pour harcèlement moral et abus de faiblesse contre son ancien compagnon et ancien patron des Verts, Julien Bayou, le parti se déchire. Le groupe parlementaire a en effet voté pour trancher son cas, et décidé de ne pas l’écarter. Sauf que certains, dont Sandrine Rousseau, déplorent ce résultat. «J’aurais aimé que le groupe affirme une ligne politique féministe», s’émeut-elle dans le Parisien. Selon le quotidien, des adhérents écologistes ont lancé une «grève militante» au sein du mouvement pour exiger que celui-ci se désolidarise de la décision du groupe à l’Assemblée, et rende public le résultat du vote des députés sur Bayou. Qu’est-ce qu’une «grève militante» ? La mise en retrait de la campagne des européennes, la suspension de leur participation aux instances du parti, le port d’un signe «dénonçant la situation», ou l’arrêt du versement de leurs indemnités. Samedi, l’appel avait été signé par 80 cadres et élus EE-LV.

Mouton vert

La campagne européenne de Marie Toussaint n’est décidément pas un long fleuve tranquille. Et les coups les plus rudes viennent de l’intérieur de la liste écologiste. Surtout de Bénédicte Monville. Après avoir vertement critiqué le happening écolo devant le siège de Total en présence de la tête de liste, celle qui figure en 20e position n’a pas non plus apprécié le recrutement de l’entrepreneuse Flora Ghebali, (que révélait Chez Pol) qu’elle qualifie «d’influenceuse de l’écologie bourgeoise». Pour elle, la présence de la chroniqueuse des Grandes Gueules est «un camouflet pour la ligne [qu’elle] représente». Et de flinguer la direction des Ecologistes menée par la boss Marine Tondelier : «L’expression d’une direction sans boussole qui fait de la politique au gré du vent de l’opinion publique et des médias dominants. […] Cette manière de faire de la politique entame durablement notre crédibilité et pose directement la question de ce que nous ferons en 2027. Une alliance avec Macron et les socialistes de Carole Delga ?» Bonne ambiance.

Sans réseau

A l’heure où les partis ont du mal à mobiliser et où l’abstention bat record après record, les réseaux sociaux sont un moyen pour les candidats aux élections d’exister et de toucher un public plus large. Malgré cette nécessité, Raphaël Glucksmann, relativement populaire sur Instagram, s’est coupé d’un moyen de communication. La tête de liste PS-Place publique a décidé d’appuyer sur le bouton off de son compte TikTok où l’eurodéputé comptait pourtant près de 60 000 abonnés. Pas négligeable. La raison ? Le caractère problématique de ce réseau social chinois gourmand en données de ses utilisateurs. Celui qui a présidé la commission «spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne» a donc pris cette décision «en cohérence avec ses discours et son travail […] sur les ingérences étrangères», explique son entourage à France Info.